Dans un long post qui ressemble beaucoup plus un communiqué, Chawki Gueddes, président de l’instance nationale de protection des données personnelles a annoncé qu’il renonçait à la présidence du comité d’organisation du congrès de Tahya Tounes tout en exposant les raisons ayant mené à ce désistement.
« Suite à la polémique et aux troubles suscités par mon acceptation de présider le comité d’organisation du congrès du parti Tahya Tounes et par souci d’assainir le climat politique général de tout ce qui pourrait le brouiller encore plus, je voudrais éclairer l’opinion publique sur certaines questions qui ont été abordées de manière erronée en relation avec mon acceptation de cette mission que ce soit de bonne foi ou par règlement de comptes.
J’ai accepté de présider le comité d’organisation du congrès en tant qu’expert indépendant comme ça été le cas pour moi depuis la révolution. J’ai traité avec plusieurs partis et avec les gouvernements successifs en tant qu’expert en droit constitutionnel et précisément lors des élections ainsi qu »avec plusieurs organisations de la société civile et j’étais prêt à accepter de présider en tant qu’expert tout comité d’organisation de tout autre congrès de parti.
J’ai procédé à une évaluation et j’ai peut être mal évalué, quand j’ai accepté cette mission, que cela pouvait constituer une première en matière de transparence et d’intégrité dans l’organisation des congrès des jeunes partis tunisiens que de charger des technocrates non partisans pour diriger strictement des travaux organisationnels… J’ai pensé que cette première pouvait avoir un rôle dans la consécration une culture partisane et politique différente du fait que l’on ne peut construire la démocratie sans partis qui en leur sein pratiquent la démocratie. Et c’était l’objectif recherché par les fondateurs de Tahya Tounes.
J’étais convaincu que cette mission ne pouvait constituer un conflit d’intérêts avec ma présidence de l’Instance et c’est pour cela que j’ai pris toutes les dispositions légales pour ne pas exercer ma fonction au sein de l’instance durant la période de la mission tout en garantissant la poursuite de son travail de manière régulière durant mon absence.
J’ai constaté avec beaucoup de regret, mais de compréhension également, que l’acceptation de la présidence du comité d’organisation du congrès précité est devenue l’une des causes des tensions politiques. Et comme j’ai toujours été en dehors de ces surenchères et conflits partisans, je n’ai pas pris à sa juste mesure le fait que j’accepte de présider le comité d’organisation du congrès de Tahya Tounes pouvait affecter ma neutralité…
Comme j’ai toujours œuvré à faire réussir le processus démocratique en Tunisie avec ce que cela engendre comme construction de la confiance et assainissement du climat politique avant les élections de tout ce qui peut les ternir… et comme j’ai toujours œuvré, depuis que je préside l’instance, à préserver son indépendance malgré le fait que le texte de loi actuel ne le garantit pas et ayant constaté que c’est l’instance qui est ciblée à travers moi et rien que pour avoir accepté la mission qui m’a été proposée, je renonce à la présidence du comité d’organisation du congrès du parti Tahya Tounes et j’en ai informé ses fondateurs.«
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