Les concertations sur la composition du prochain gouvernement se poursuivent à Dar Dhiafa de Carthage. Jeudi 6 août 2020, le Chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a reçu des personnalités publiques et des compétences nationales. Il a également reçu le président de la Fédération Tunisienne des Directeurs des Journaux (FTDJ), Taïeb Zahar. C’était un long entretien qui a duré plus d’une heure, qui a porté sur situation de la presse et les conditions de réussite de la prochaine équipe gouvernementale.
Les accords pour le sauvetage de la presse seront appliqués
« Nous avons besoin d’un gouvernement de réalisations et non pas de projets. L’équipe de Hichem Mechichi sera celle du dernier espoir pour les Tunisiens », nous a déclarés Taïeb Zahar à sa sortie de son entretien avec Hichem Mechichi. Celui-ci, selon le président de la FTDJ, est « convaincu de l’importance de consolider la liberté de la presse et d’expression » qui garantissent la réussite de la transition démocratique. « Il nous a assurés qu’il fera tout pour trouver des solutions durables aux problèmes de la presse », a-t-il souligné.
Qu’en est-il des accords précédemment conclus avec le gouvernement d’Elyes Fakhfakh pour le sauvetage de la presse écrite (lire notre article sur les accords en question via ce lien) ? Selon le président de la FTDJ, il existe une forte probabilité que ces derniers puissent entrer en vigueur bien avant le départ d’Elyes Fakhfakh. Toujours sur le plan de la presse et de la communication, Hichem Mechichi a promis une plus grande transparence selon Taïeb Zahar. « Nous lui avons proposé des rencontres régulières avec les représentants de la presse et il y était favorable », a-t-il ajouté.
Le besoin d’un gouvernement de compétences et opérationnel
Sur le plan politique, le président de la FTDJ a appelé à la mise en place d’un gouvernement de compétences qui profitera du plus large soutien à l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). « Le clivage imposant sur la scène politique a conduit au blocage de la situation. Ceux qui appellent à organiser des élections anticipées font preuve de naïveté. Ou alors, ils n’ont rien compris à la situation qui risque de dégénérer à tout moment. En fait, le Tunisien n’est plus en mesure d’attendre davantage. Il a besoin d’un gouvernement de compétences et opérationnel. Dans ce contexte, le Chef du gouvernement doit incarner son rôle de chef d’un gouvernement et non celui d’un Premier Ministre. Il dispose d’une chance historique en vue de remettre le pays sur le droit chemin », a expliqué le président de la FTDJ.
S’attaquer aux grands chantiers constitutionnels et institutionnels
D’un autre côté, il a assuré que les médias ne ménageront pas leurs efforts en vue de garantir la réussite du gouvernement. En fait, la Tunisie a besoin d’une trêve d’au moins 2 ans selon Taïeb Zahar, et ce dans l’objectif de pouvoir avancer et appliquer les réformes nécessaires. Dans ce même contexte, l’ARP doit incarner son rôle politique. Plus encore, le code électoral doit être révisé et la Cour Constitutionnelle doit être mise en place. Autrement dit, il faut s’attaquer aux grands chantiers constitutionnels et institutionnels. De ce fait, poursuit le président de la FTDJ, le Chef du gouvernement doit s’exprimer périodiquement pour rendre des comptes sur son action, notamment vis-à-vis de l’ARP. Toutefois, il faut éviter les interférences permanentes dans l’action gouvernementale. « Il faut faire preuve de patriotisme afin de sauver le pays. Il faut, également, éviter les calculs partisans et égoïstes », a conclu Taïeb Zahar.