Les députés de la coalition Al Karama sont sans doute devenus les nouvelles « stars » – à prendre au second degré – de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Hier encore, Mohamed Affes, député de cette coalition, s’est ouvertement attaqué aux médias, endossant le costume d’une pauvre victime des campagnes de dénigrement médiatique.
Il a dénoncé, dans la soirée du mercredi 4 mars 2020, une « campagne orchestrée par certains mercenaires médiatiques ». Il a même affirmé que son intégrité physique était menacée. Plus précisément, il s’était attaqué au journaliste Hamza Belloumi et aux chroniqueurs Mokhtar Khalfaoui, tous les deux présents dans l’émission La Matinale de Shems FM. Celle-ci, rappelons-le, dans son épisode du mercredi 5 mars, s’est penchée sur les appels au « takfir » – apostasie – des députés Al Karama. Pourtant, il n’y avait rien de condamnable dans les critiques des journalistes. Bien au contraire : comment un député, représentant le peuple, pouvait-il prononcer des paroles d’apostasie à l’égard des autres députés ?
Hier soir, voulant jouer la victime, Mohamed Affes a voulu se rattraper en affirmant qu’il avait juste voulu « lever le voile sur le brouhaha qui entoure le concept de l’apostasie ». Une drôle d’explication. Dans ce contexte, il a accusé la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) de manigancer avec certains médias privés (TV et radio). Ces mêmes médias, selon le député, sont en guerre contre « tous ceux qui défendent la Révolution ou l’identité arabo-musulmane ». Et il n’a pas manqué de citer notre collègue Hamza Belloumi est les chroniqueurs. D’autres médias étaient dans le viseur du député : Diwan FM et Mosaïque FM.
Visiblement, le niveau des débats sous la coupole de l’ARP est de plus en plus médiocre. Désormais, c’est l’ultra-nationalisme qui est de mise. La Tunisie mérite tellement mieux.
F. K