Tarak Cherif : « privatiser permettra d’améliorer la santé, l’éducation et le transport »

Tarak Cherif, président de la CONECT, n’a pas mâché ses mots sur la délicate question de la privatisation des entreprises publiques. Il s’agit, selon lui, d’une piste à emprunter. « Où est le problème si l’on privatise une entreprise publique et que l’on obtient de bons résultats ? », a-t-il déclaré lors de son passage à « Midi Show » ce vendredi 13 avril 2018, ajoutant que toutes les sociétés qui ont fait l’objet de privatisation ont vu leurs situations s’améliorer et elles ont commencé à créer de la richesse.
Il s’est interrogé, dans ce contexte, sur les raisons qui poussent l’Etat à s’accrocher à certains secteurs, au lieu d’encourager la concurrence. « Nous sommes contre les monopoles, que ce soit dans le secteur public ou privé, car un monopole tue la volonté. Il faut encourager la concurrence. Pourquoi ne pas avoir privatisé les entreprises publiques pour les laisser travailler et réaliser de bons résultats ? », s’est demandé Tarak Cherif.
Il considère, dans ce même contexte, que la réussite de ces entreprises, une fois privatisées, permettra de soutenir 3 secteurs clés dans lesquels l’Etat n’a pas pu avancer, à savoir l’éducation, la santé et le transport. « Je ne suis pas contre la position de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) lorsqu’elle se dit contre la cession des entreprises publiques. Cependant, il faut établir une évaluation quinquennale de ces entreprises, et c’est sur cette base que la privatisation sera décidée », a-t-il encore expliqué.

« La politique de fuite du gouvernement »
Le président de la CONECT considère, par ailleurs, que la Tunisie a été prise au piège par le Fonds Monétaire International (FMI) qui lui impose des conditions qui n’ont échappé à personne. « Il suffit de voir dans quelle situation les pays qui ont vécu la même chose que nous pour s’en rendre compte, comme la Grèce. En Tunisie, nous ne voulons pas vivre cela« , a-t-il dit.
Sur le plan politique, Tarak Cherif n’a pas ménagé le gouvernement d’union nationale. La politique actuellement appliquée consiste à fuir. « Le gouvernement se réfugie dans les remaniements ministériels, oubliant que la solution n’est pas dans le changement des personnes, mais dans l’identification des problèmes », a-t-il souligné.

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