C’est la seconde fois que le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarak Cherif, aborde la question de la réduction du nombre de fonctionnaires. S’exprimant ce jeudi 31 janvier 2019 lors d’une conférence organisée par la Confédération, il a assuré que l’administration peut fonctionner avec 350 000 à 400 000 fonctionnaires au lieu des 700 000 actuellement en poste.
Cherif considère que la conjoncture économique est marquée par la problématique de la fonction publique et de la lourde masse salariale, ajoutées à cela les entreprises publiques qui accusent un déficit annuel de 1 milliard de dinars selon le patron de la CONECT. « Pour trouver l’argent, l’État met en place des taxes pour les entreprises et effectue des prélèvements sur les salaires des fonctionnaires », a-t-il dit.
De ce fait, il est nécessaire d’élaborer un programme sur plusieurs années visant à réduire le nombre de fonctionnaires et alléger le fardeau qui pèse sur l’État. « A l’étranger, la fonction publique est digitalisée, donc nul besoin d’autant de personnes. Les fonctionnaires proches de la retraite peuvent justement prendre leur retraite. Quant aux plus jeunes, ils doivent être soutenus afin de lancer leurs propres projets pour créer, de ce fait, de la richesse et des emplois », a encore ajouté Tarak Cherif.
Pas sûr que ces déclarations plaisent à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui se bat pour l’augmentation des salaires dans la fonction publique et qui brandit, de ce fait, la menace de grève générale. Il faut rappeler que la masse salariale de la fonction publique représente près de 15% du PIB, ce qui est énorme selon les économistes. La centrale syndicale n’affiche aucune volonté d’accepter la moindre concession au sujet de la fonction publique. Difficile, de ce fait, de la voir tendre l’oreille aux propositions de la CONECT.
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