Le projet de loi de Finances 2018, dans sa copie adoptée par le gouvernement d’union nationale en Conseil des ministres, prévoit une nouvelle taxe sur les nuitées passées dans les hôtels. Une mesure qui suscite l’inquiétude des professionnels du métier. Dans un entretien accordé à l’agence TAP, Khaled Fakhfakh, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), déclare que les mesures du gouvernement risquent d’entraver la reprise du secteur touristique. Il déplore, également, l’absence de soutien financier pour la restructuration des hôtels qui ont subi de plein fouet l’impact de la crise et le contexte sécuritaire depuis 2011.
« La mesure nous a surpris. Il s’agit d’une véritable sanction pour toutes les composantes du secteur touristique, notamment ceux qui respectent leur obligation fiscale », regrette-t-il. La FTH a proposé, poursuit son président, une alternative à la mesure gouvernementale qui prévoit, rappelons-le, une taxe de 3,000 TND pour chaque nuitée, payée par les touristes. « Nous avons proposé la ré-instauration du timbre fiscal de 30 TND payé par les touristes – hors nationalité maghrébine – à leur sortie du pays. Un tel impôt permettra d’assurer à l’Etat des rentrées de 90 millions de dinars. La mesure du gouvernement, pour sa part, ne rapportera que 65 millions de dinars », explique-t-il. Autre point critiqué par Khaled Fakhfekh : la hausse de la taxation sur les boissons alcoolisées. Une disposition qui, souligne-t-il, risque de favoriser le marché parallèle.
Le président de la FTH rappelle que le tourisme a représenté 6% du PIB tunisien en 2016, alors qu’il représentait 9,6% en 2010. « Il s’agit du principal secteur qui approvisionne le marché en devises », renchérit-il.