La situation de la Télévision Tunisienne a toujours suscité l'inquiétude, notamment sur le plan professionnel et du travail journalistique. Celui-ci a toujours été à la merci du pouvoir en place, que ce soit avec Youssef Chahed, ancien Chef du gouvernement, ou d'autres dirigeants… y compris l'actuel président de la République, Kaïs Saïed.
"Des contre-vérités induisant le citoyen en erreur"
La situation a justement éveillé l'inquiétude du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). Il considère que ce qu'il se passe au niveau de la ligne éditoriale de la Télévision Nationale constitue une déviation. "Il faut séparer la direction de la ligne éditoriale", lit-on dans un communiqué publié par le SNJT ce lundi 12 septembre 2022, qui considère, aussi, que la Télévision Nationale participe à la propagande du pouvoir en place.
Le Syndicat parle, notamment, des contre-vérités qui peuvent induire le citoyen en erreur – comme celles qui portent sur les prix réels des biens de première nécessité -."Nous avons déjà mis en garde contre l'instrumentalisation de la Télévision Tunisienne. C'est un service public […] on constate une violation claire de son indépendance et de son impartialité", lit-on encore.
Le silence complice du gouvernement
Dans ce contexte, le gouvernement, selon le SNJT, a réagi par le silence. C'est la preuve, selon le Syndicat, que le gouvernement cautionne ces pratiques."On cherche à transformer un média public en une tribune de propagande. Il faut proposer un contenu à la hauteur des attentes du peuple tunisien […]", explique encore le SNJT.
L'organisme rappelle qu'il a déjà mis en garde contre ces pratiques depuis le 25 juillet 2021. Il a appelé, dans ce contexte, les "enfants de la Télévision Tunisienne à défendre leur institution".