Faut-il être riche et avoir de bonnes relations en Tunisie pour se faire soigner et rester en vie ? Visiblement, oui. Lorsque l'on est atteint d'une forme rare d'un cancer, la Caisse Nationale d'assurance maladie (CNAM) n'en a que faire, proposant le remboursement des frais de soins d'un seul cancer "standard" selon les dires des agents. C'est la mésaventure et le calevaire qui nous a été raconté par un citoyen tunisien atteint d'un cancer en stade avancé.
Le traitement, au total, devrait lui coûter dans les 30 000 dinars dans une clinique. Impossible pour lui de se rendre dans un hôpital public compte tenu de l'urgence de son cas : l'attente lui ferait perdre un temps précieux et dans son cas, chaque jour compte. Il lui faut une longue attente pour décrocher une place pour un scanner par exemple. La solution consiste donc à suivre un traitement dans une clinique privée. Le service est optimal, mais les coûts sont exorbitants, scandaleusement exorbitants.
Le cas de ce citoyen, qui a préféré garder l'anonymat, n'est pas isolé. Nombreux sont les Tunisiens qui, faute d'argent, ont succombé à leur maladie. Notre système de santé public souffre d'autres lacunes qui coûtent aussi des vies. C'est le cas du manque de lits de réanimation qui, rappelons, a coûté la vie à notre consœur Feu Basma Bahri. Faut-il être riche et avoir de bonnes relations pour être soigné et vivre en Tunisie ? C'est le cas pour nos concitoyens les plus défavorisés. La santé est un droit, mais elle est devenue un luxe dans notre pays. Mieux vaut ne pas tomber malade…
F. K