La réaction de Rached Ghannouchi, président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) aux violences perpétrées par Al Karama et Makhlouf a été très tardive. Il a fallu du sang, des tensions et la grève de la faim de la députée Samia Abou – dont la santé s’est détériorée – pour que le Cheikh se décide à réagir.
Ce point a été souligné par le député du Front Populaire Mongi Rahoui qui s’est interrogé, notamment, sur le timing de la condamnation publiée par Rached Ghannouchi. Il a surtout appelé, dans un statut publié sur sa page Facebook, à la dissolution de l’ARP. « La dissolution du Parlement est un devoir », a-t-il écrit. Mongi Rahoui a évoqué 6 points dans son statut.
- « Le sit-in de la Volonté a duré plus longtemps que prévu. Cette durée permet de faire de nouvelles revendications.
- La dernière plénière a eu lieu le 10 décembre 2020. Une seule plénière a été organisée par la suite. Autrement dit, le Parlement est totalement inactif malgré la gravité de la situation et la crise sanitaire
- La grève de la faim de certains députés et la détérioration de leur état de santé peuvent constituer un virage
- Le remaniement ministériel ne pourra pas passer à l’ARP dans cette situation marquée par le sit-in
- Ghannouchi a besoin du remaniement car il veut montrer qu’il en est l’origine. Cela s’inscrit dans son optique de se débarrasser des ministres du président de la République, sachant que Ghannouchi a été exclu de la formation du premier gouvernement [de Mechichi]
- En tant que président de l’ARP et d’Ennahdha, Rached Ghannouchi montre, à travers son communiqué [condamnant Al Karama] qu’il est prêt à toutes les concessions pour protéger sa personne et ses intérêts. […] Le Parlement est l’otage des forces opportunistes avec à leur tête Ennahdha ».