Le bureau régional du mouvement Ennahdha a rendu public lundi 25 avril 2017, un communiqué co-signé par les bureaux régionaux de plusieurs organisations nationales dont l’UTICA, la CONECT et l’UTAP ainsi que par un certain nombre de partis politiques de l’opposition notamment Al-Joumhouri, Ettakatol, Al-Amal et le mouvement Echaab.
Dans ce communiqué les partis et les organismes en question sont revenus sur les derniers événements et sur les tensions sociales enregistrées dans l’ensemble des délégations du gouvernorat de Tataouine. Ce communiqué a été émis quelques heures après que des milliers de jeunes chômeurs de Tataouine s’étaient dirigés, vers le principal point d’accès aux gisements pétroliers dans le désert tunisien, protégé par les forces armées, El Kamour, pour entamer un sit-in ouvert. Les partis et organismes signataires ont exprimé leur soutien inconditionnel aux jeunes protestataires qui dénoncent le silence du gouvernement et revendiquent de consacrer 20% de la production pétrolière à la création de projets à Tataouine ainsi que l’embauche d’un membre de chaque famille dans les sociétés pétrolières de la région.
Ils ont dans ce même contexte appelé le gouvernement d’union nationale à trouver les solutions adéquates dans les plus brefs délais afin d’absorber le taux de chômage dans la région et de mettre un terme aux tensions sociales qui ne cessent de proliférer dans les délégations de Tataouine. Ils ont également appelé le gouvernement à mettre en place une stratégie globale et une vision claire dont l’objectif est de redresser le développement dans la région de Tataouine.
Les signataires ont également appelé les protestataires à faire preuve de responsabilité et à préserver le caractère pacifique des mouvements de protestation.
Ce qui est étonnant dans cette affaire c’est de voir un parti qui se dit membre de la coalition au pouvoir, Ennahdha, en train de s’en prendre à un gouvernement dit d’union nationale qu’il n’arrête pas officiellement de soutenir. Au lieu de prendre la défense du gouvernement qui fait face à des difficultés et dont il fait déjà partie et au lieu de calmer les tensions sociales dans la région, le mouvement Ennahdha a préféré s’allier avec des partis de l’opposition en signant un communiqué commun à travers lequel on appelle indirectement les manifestants à poursuivre leur sit-in qui,, bien qu’il soit pacifique, aura de répercussions négatives sur les activités économiques dans la région.
Un autre coup dur pour le gouvernement de Youssef Chahed, à peine 8 mois après sa formation qui se trouve lâché par un parti de sa coalition.
On se demande si on peut toujours parler d’union Nationale pour l’actuel gouvernement?