Tout comme les cours royales, toute scène politique possède son lot de bouffons. En Tunisie, ils sont nombreux, et fidèle à ce qu’il est – du moins, politiquement -, Seifeddine Makhlouf ne fait pas exception. Le député de la Coalition Al Karama a manqué une occasion de se taire suite à la tragique attaque terroriste d’Akouda – Sousse – qui a coûté la vie à un sécuritaire (paix à son âme).
Dans la soirée du dimanche 6 septembre 2020, il a assuré que des forces étrangères étaient à l’origine de l’attaque terroriste. Des forces qui, selon lui, veulent voir échouer l’expérience démocratique en Tunisie. Ce n’est pas la première fois que Makhlouf formule de tels propos, lui qui a toujours dénoncé, avec sa troupe, ces parties étrangères au nom de la Révolution. Mais quelles sont ces parties ? Makhlouf sait-il de quoi il parle ? A-t-il des preuves ? Pas si sûr, étant donné que c’est le même refrain qu’il chante depuis des lustres.
Par ailleurs, le député se trompe lourdement en affirmant que le terrorisme vient de l’étranger. Aucunement : le terrorisme émane, malheureusement, bel et bien de la Tunisie. Son incubation a pris de nouvelles ampleurs depuis 2011, avec l’arrivée des extrémistes et d’Ennahdha au pouvoir. Makhlouf semble avoir oublié – ou fait semblant de le faire – les présumées écoles coraniques, qui n’ont rien de coraniques, dans lesquelles on enseigne la haine. Il a aussi fait semblant d’oublier les mosquées détournées, transformées en locaux pour les groupes terroristes. Makhlouf a également oublié qu’il avait défendu, en tant qu’avocat, le terroriste Khoubayb Laak. Il a justifié l’acte barbare de ce dernier par « la torture » qu’il a subie.
En d’autres termes, Seifeddine Makhlouf a manqué une occasion de se taire. Il est très mal placé pour parler des attentats terroristes. Qu’il rende hommage aux martyrs constitue une insulte vis-à-vis de ces sécuritaires qui ont donné leurs vies pour protéger la Tunisie.
Oui, tout comme les cours royales, toute scène politique possède son propre bouffon. Seifeddine Makhlouf est celui de la scène politique tunisienne.
Fakhri Khlissa