De nouveaux éléments ont été révélés pendant l’audition à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) du ministre de l’Intérieur, Hédi Mejdoub, et du directeur des frontières et des étrangers, selon Leila Chettaoui.
La députée, qui est également présidente de la commission parlementaire d’enquête sur l’acheminement des jeunes tunisiens vers les foyers de tension, a affirmé ce lundi 24 avril 2017 que la première vague d’acheminement a commencé au troisième trimestre 2012. Les jeunes concernés se sont rendus, selon elle, dans les zones de combats d’une part en empruntant les frontières tuniso-libyennes, et d’autre part en passant par les aéroports de Tunis-Carthage et de Sfax. « Ils voyageaient de la Libye, vers la Turquie, pour à la fin arriver en Syrie », a expliqué Leila Chettaoui.
« Le terroriste Noureddine Chouchane avait trois passeports avec lui. Il s’était procurés ces documents dans des consulats tunisiens, notamment un consulat en Italie. D’ailleurs, l’office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) détient des informations importantes sur les coordonnées des terroristes, ainsi que sur leurs destinations », a encore révélé la députée.
Il s’agit d’informations d’une extrême gravité, qui mettent une fois encore en cause ceux qui détenaient les rênes du pouvoir en 2012, à savoir la Troïka, sous la présidence provisoire de Moncef Marzouki. Dernièrement, fidèle à lui-même, ce dernier a fait une sortie médiatique pour le moins surprenante, mais paradoxalement attendue, appelant à accueillir les réfugiés syriens bloqués entre le Maroc et l’Algérie. Il a sans doute oublié les accusations qui pèsent sur lui, concernant son implication dans l’acheminement des jeunes vers la Syrie pour le Djihad.
Plusieurs anciens responsables seront, par ailleurs, convoqués selon Leila Chettaoui, à l’instar d’Ali Laârayedh, Lotfi Ben Jeddou, Rafik Chelly et Ridha Sfar.
La députée ajoute que Mohamed Frikha, patron de Syphax Airlines, sera lui aussi auditionné pour répondre à plusieurs questions. Et des questions, il devrait y en avoir plusieurs, compte tenu de la gravité des révélations de Leila Chettaoui.
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