TICAD 8: la reprise économique post-Covid au centre des débats

La huitième édition de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique, TICAD 8 se tiendra les 27 et 28 août 2022 en Tunisie. C’est ce qu’a été confié lors d’un point de presse, tenu, ce lundi 6 juin 2022, à Tunis, à l’initiative de l’Agence internationale de coopération internationale (JICA) et l’Ambassade du Japon en Tunisie. Ce rendez-vous débattra de la reprise économique post-Covid-19 et les divers défis accentués par la situation pandémique (Digitalisation, économie verte.. .etc.). Il s’agit, selon la JICA d’une opportunité pour la Tunisie pour se montrer en tant que portail vers l’Afrique afin de tisser des partenariats stratégiques et d’attirer de nouveaux investissements. La coopération bilatérale de la JICA avec la Tunisie est représentée par 42 grands projets d’un montant d’environ 3,1 Milliards de dollars. Ces investissements concernent le pont Rades-La Goulette (96,390 Millions de dollars), la centrale électrique à cycle combiné de Rades (346,136 Millions de dollars), la station de dessalement d’eau de mer à Sfax (333,418 Millions de dollars) et l’autoroute Gabes-Médenine (136,8 Millions de dollars).

TICAD 8 verra la participation du premier ministre japonais, une première dans l’histoire des relations diplomatiques tuniso-japonaises.

En parallèle à cet événement, la JICA prévoit de lancer 26 évènements en ligne et ce, du 22 au 26 août 2022. Les thèmes qui seront abordés lors de ces événements sont principalement la promotion et l’utilisation de la digitalisation, l’intégration de la dimension de genre, le changement climatique, le renforcement du partenariat avec divers acteurs et le partage des expériences de développement du Japon. L’inscription à ces évènements sera ouverte fin juin ou début juillet de la même année.

Shimizu Shimisuke, l’Ambassadeur du Japon en Tunisie a tenu à préciser que la crise du Covid a beaucoup impacté les actions de la JICA en Tunisie et en  Afrique en général, dans la mesure où les hommes d’affaires et les investisseurs ne pouvaient plus se déplacer comme avant, appelant toutefois à mieux s’adapter aux nouvelles conséquences et changements politiques qui ont émergé après la pandémie sanitaire.  

Interrogé sur l’ensemble des financements à signer en marge de TICAD 8 au profit de la Tunisie, il a indiqué que les investissements du Japon seront alloués aux meilleurs projets africains et que toute décision d’investissement dépendra des opportunités et des risques qu'ils présentent et du climat des affaires dans le pays.

Il n’a pas toutefois manqué de lancer un appel aux autorités tunisiennes pour améliorer le climat des affaires notamment au niveau du port de Radès : « On n’a pas remarqué d'améliorations par rapport au passé. Nous sommes toujours devant les mêmes problématiques. Nous sommes toujours pénalisés par les longs délais d’attente ».

Outre les délais d’attente, Shimizu Shimisuke a évoqué la dégradation de la note souveraine de la Tunisie et le blocage des négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI) : « Nous attendons avec impatience cet accord avec le FMI qui devrait, une fois signé, dégager plusieurs pistes de coopération. De plus, si la notation souveraine de la Tunisie baisse encore une fois, aucun investisseur ne pourra décider un nouvel investissement en Tunisie ».

De son coté, Ueno Shuhei, représentant résident de la JICA en Tunisie et en Afrique a souligné que la plan d’action de la JICA s’articule autour de trois axes. Le premier est l’économie et là, selon ses dires, la JICA se focalise sur le développement des ressources humaines industrielles, la promotion de l’innovation, l’investissement dans les infrastructures de qualité pour renforcer la connectivité, la garantie de la viabilité de la dette et la diversification des industries. Le deuxième volet est la société à travers la promotion de l’initiative pour la santé et le bien-être humain en Afrique, la mise en place d’une société résiliente aux désastres, d’une éducation de qualité et d’un développement durable humain. Pour ce qui est de la paix et de la stabilité, la JICA s’engage à soutenir les initiatives prises par l’Afrique en renforçant la gouvernance et en soutenant les initiatives prises par l’Afrique, les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays ou autres.

Par rapport aux initiatives et activités de la JICA pour l’Afrique et la Tunisie, en matière de paix et stabilité, la coopération internationale a initié la formation de 60 mille personnes responsables dans les domaines de la justice, de la police et du maintien de l’ordre. Elle a aussi aidé à l’établissement et au perfectionnement des institutions notamment le système administratif.

En Tunisie, la JICA a fait don de 2 navires de surveillance de pêche (1200 Millions JPY) pour la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et soutenir les pratiques de la pêche durable. La livraison des navires est prévue  fin de 2023.

Khadija Taboubi 

Related posts

Transition énergétique : la Tunisie en nette progression dans le classement mondial 2025

Pékin: le Ministre de l’économie à la rencontre des institutions financières chinoises

BCT : les recettes touristiques et les transferts des TRE en hausse au premier semestre 2025