Entre le début de l’année 2025 et le 20 juin, les recettes issues du tourisme ainsi que les revenus du travail ont atteint 6,8 milliards de dinars, selon les dernières données publiées par la Banque centrale de Tunisie. Un chiffre encourageant pour l’économie nationale, mais qui soulève aussi plusieurs défis.
Pour l’analyste financier Bassem Ennaifer, ces revenus en devises représentent une bouffée d’oxygène indispensable pour un pays où les besoins en devises étrangères restent pressants. Lors d’une intervention dans l’émission « Expresso » sur Express FM, il a expliqué que ces fonds ont notamment permis de couvrir près de 90 % des paiements liés à la dette extérieure tunisienne, un point crucial pour maintenir la confiance des marchés internationaux.
Cependant, malgré cette évolution positive, les réserves en devises ont légèrement reculé, diminuant de 3,5 % pour se situer à 23,3 milliards de dinars, soit l’équivalent de 101 jours d’importations. Cette légère baisse témoigne d’une pression accrue sur la balance commerciale. En effet, le déficit commercial s’est creusé à hauteur de 8,4 milliards de dinars, notamment sous l’effet d’une hausse significative des importations en 2025.
Face à ces enjeux, Bassem Ennaifer met en lumière un levier économique souvent sous-estimé : les transferts des Tunisiens vivant à l’étranger. Ces fonds, s’ils étaient mieux exploités, pourraient représenter une source importante de devises et un moteur de développement. Pour cela, l’analyste préconise une réforme du code des changes, visant à offrir davantage de facilités et de garanties aux expatriés souhaitant investir dans leur pays d’origine.
L’objectif est double : renforcer les réserves en devises, essentielles au bon fonctionnement de l’économie, tout en favorisant la création d’emplois et l’investissement local. Ce type d’encouragement pourrait inciter davantage la diaspora à s’impliquer dans des projets économiques en Tunisie, contribuant ainsi à une dynamique positive durable.