Tourisme : Retour en grâce sur les marchés européens: Mode d’emploi

 

La haute saison touristique approche à grands pas, mais les professionnels du tourisme, autant que les autorités de tutelle, ne perçoivent aucun signe avant-coureur d’une relance même timide de leurs activités, que ce soit au niveau des réservations, ou bien celui des intentions des TO et agences, lors des différents salons touristiques qui ont eu lieu ces dernières semaines en Europe.

Les constats enregistrés en 2015 au niveau des entrées, des nuitées et des recettes frisent la catastrophe par rapport à ceux enregistrés en 2013 et 2014 qui sont loin d’être des références ou des records en la matière.

En effet, les déclarations faites par les responsables des agences de voyages européennes ou françaises à propos de cette année sont peu encourageantes.

Selon le baromètre de la SNAV, la destination Tunisie a enregistré en 2016 une baisse de 80% par rapport à 2015 “Il y a une désaffection croissante”. Pour la Tunisie, elle ne fait plus partie des cinq destinations préférées des Français.

En 2015, seulement 435.000 français sont venus passer des vacances en Tunisie soit une baisse de 35% par rapport à 2014.

D’après le patron de Voyamar, la destination Tunisie ne connaît pour le moment sur le marché français aucune manifestation d’intérêt. Cependant, les réservations pourraient reprendre pour Pâques 2017 et la haute saison de l’année prochaine.

Selon Hakim Tounsi, PDG d’“Authentique Tunisie”, l’avenir passe par un commercial puissant, un marketing rayonnant et performant, cela implique de gros moyens technologiques, humains et financiers».

Il faut rétablir la confiance, fidéliser les clients, cela implique de véritables réformes”.

Devons-nous rester les bras croisés ou désespérer pour autant, alors que nous devons trouver des solutions adéquates pour la relance de notre tourisme, un secteur vital pour notre économie sur tous les plans.

Il faut dire que les mesures sécuritaires prises par les autorités ainsi que par les hôteliers, même si elles ne sont pas suffisantes dans l’absolu pour assurer une sécurité totale, ont de quoi rassurer nos visiteurs sur leur sécurité lors de leur séjour chez nous.

Il faut dire également que la crise de notre tourisme est antérieure à la Révolution, elle est due à la monoproduction du tourisme balnéaire de masse à bas prix, à la baisse de la qualité des prestations de services et à des structures, institutions et procédures figées depuis quarante ans. 

La désaffection de la clientèle pour la destination Tunisie s’est précipitée depuis janvier 2011 avec les perturbations socio-politiques et la crise a atteint son point culminant en 2015 avec la multiplication des actes terroristes.

Depuis cinq ans, les pouvoirs publics qui se sont succédé à la tête du tourisme tunisien ont toujours été obsédés par le dilemme suivant : faut-il agir pour essayer de sauver la saison qui vient ou bien engager des réformes structurelles pour reconstruire le tourisme tunisien sur des bases solides et durables. Dans cette double tentative, l’échec a été cuisant.

Les principales orientations et réformes d’avenir pour sauver le secteur touristique sont les suivantes.

La diversification du produit tout d’abord, démarche qui ne peut produire ses effets qu’à moyen terme, mais il faut entamer de suite les actions à articuler sous forme de programme cohérent avec un double objectif. Tirer la qualité des produits vers le haut et étaler la saison touristique sur toute l’année.

Le tourisme culturel qui n’arrive pas à décoller faute de volonté réelle, le développement du tourisme de santé et de soins (thalassothérapie), tourisme de congrès, golf et navigation de plaisance.

L’assainissement financier de l’hôtellerie tunisienne est resté entier, le 1/3 des établissements soit 200 hôteliers sont surendettés, tandis que les banques souffrent de lourdes créances toxiques.

Il faut reconnaître que ce dossier est au point mort depuis longtemps, il entrave l’investissement dans le secteur. La promotion de la qualité du service s’impose par deux actions principales : la mise à niveau des établissements touristiques et la restructuration de la formation professionnelle.

Or, si le programme de la mise à niveau a progressé quelque peu, le système de la formation n’a pas évolué depuis vingt ans, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif.

Nous avons besoin d’une stratégie de communication pertinente pour réhabiliter l’image de notre pays sur les marchés émetteurs européens et restaurer la confiance de l’opinion publique en notre pays.

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