Tout est bon pour surfer sur les événements !

Depuis l’annonce du second malaise du président de la République, de nombreuses rumeurs ont circulé sur sur son décès, et c’est sans compter les commentaires désobligeants et irresponsables. Sur la scène politique tunisienne, tous les moyens sont bons pour surfer sur les événements, même lorsqu’il s’agit d’un attentat, d’un probable décès ou d’un état de santé en danger.
Nous en avons vu de toutes les couleurs ce jeudi 27 juin 2019, à commencer par l’incorrigible Mahmoud Baroudi qui a commencé par publier un post annonçant le décès du chef de l’Etat poussant la bêtise jusqu’à se recueillir à sa mémoire. Il persiste et signe dans un second post, pour affirmer qu’à travers l’absence de communication sur l’état de santé de Béji Caïd Essebsi, le pouvoir cherche à gagner du temps pour trouver un consensus. De quel consensus parle-t-il ? On aimerait bien le savoir. Il faut dire que le ridicule ne tue plus!
D’un autre côté, l’on découvre que Ghazi Chaouachi, député du Courant Démocratique, parle déjà de vacance du pouvoir et appelle l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) à jouer le rôle de Cour Constitutionnelle – cette dernière n’ayant toujours pas été créée par la faute même des députés – pour régler la question de la vacance du pouvoir.
Autre mode d’expression qui ressemble beaucoup plus à un règlement de compte, le tweet scandaleux d’Amira Yahyaoui, ancienne présidente d’Al Bawsala. Elle choisit la langue de Shakespeare pour faire étalage de sa culture anglophone et écrit : « Aujourd’hui, j’ai une pensée à tous ces gens qui avaient été torturés à l’époque où Béji Caïd Essebsi était ministre et qu’il était au courant de cela. Je me rappelle combien il était complaisant avec les deux dictateurs Habib Bourguiba et Zine Abidine Ben Ali. Chaque chose a une fin… » (traduction de la rédaction)
Comment doit-on considérer ces propos ? Quel que soit le désaccord qu’on peut avoir avec le président de la République, rien ne justifie l’instrumentalisation politique ou des propos aussi scandaleux que ceux d’Amira Yahyaoui. Il s’agit non seulement du respect de la fonction de président de la République, mais surtout de la personne elle-même, de sa famille, de ses proches.
Les réactions sont inqualifiables, tant elles sont scandaleuses et honteuses. Nous n’avons pas encore appris à faire la part des choses entre la politique et l’humain. Plus grave encore : ces réactions émanent de ceux qui prétendent vouloir prendre la relève au pouvoir. Quel sera notre avenir avec eux ?
Il est, par ailleurs, regrettable de voir certains politiques, et même des confrères journalistes, publier dans la précipitation des infos recueillies auprès de médias étrangers sans scrupules et se fier à toutes sortes de nouvelles farfelues, véhiculées par les réseaux sociaux, sur l’état de santé du Chef de l’État.
Il est vrai que Carthage communique très peu sur cette question, et c’est condamnable dans la mesure où cela laisse libre cours à toutes les supputations et autres interprétations hasardeuses.
Mais il reste toujours plus sage de se fier à la communication officielle dans ce genre de crise gravissime.
Le respect s’impose et un retour à la raison fera le plus grand bien à certains.

En souvenir d’un temps pas lointain. Et Dieu créa…l’arrêt sur image. Contre l’oubli!

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