En cas d’apparition de symptômes classiques, il va être difficile d’éviter la confusion. Les tests de dépistage restent la meilleure solution.
L’automne est bien là, avec son ciel gris et ses intempéries. Et alors que le froid signe son grand retour, les traditionnels rhumes ou grippes ne devraient pas tarder à nous gâcher nos journées. Mais cette fois-ci, le contexte est différent : au temps du Covid-19, la prudence doit être de mise, y compris pour des symptômes habituellement banals comme le mal de gorge ou une légère fièvre.
Autant dire qu’il s’agit là d’une véritable angoisse pour les hypocondriaques, et probablement d’une source d’inquiétude pour beaucoup. En cas d’apparition de symptômes, comment être sûr qu’il ne s’agit pas du Covid-19 ? Même avec un bon travail d’identification, faire le diagnostic soi-même relève de la gageure.
Les symptômes ne sont en effet pas si éloignés. Certains sont d’ailleurs méconnus. Pour aider à y voir plus clair, le National Health Service, le service de santé britannique, a énuméré ceux qui sont le plus fréquent selon les pathologies, comme le rapporte The Guardian.
Sans surprise, les symptômes les plus courants d’un rhume sont les éternuements, les courbatures, le nez qui coule ou bouché et les maux de gorge. Dans le cas d’une grippe, on retrouve souvent une fièvre, de la fatigue, une toux sèche, des courbatures et des maux de tête. Enfin, les symptômes les plus courants du Covid-19 sont la fièvre, une toux persistante (généralement sèche) et une perte de goût et/ou de l’odorat.
Certains symptômes sont donc fréquents dans les trois cas, comme la toux. D’autres peuvent mettre sur une piste : la fièvre est par exemple assez inhabituelle lors d’un rhume, mais survient souvent en cas de grippe ou d’infection au Covid-19. La diarrhée, le nez qui coule ou qui est encombré sont des symptômes rares dans le cas du Covid-19.
*De la nécessité de se faire tester
Le symptôme qui peut alerter le plus est finalement la perte de goût ou d’odorat. Mais là encore, preuve que le diagnostic est incertain, il peut également survenir lors d’une grippe ou un rhume, même si cela est moins fréquent. En clair : quasiment toutes les combinaisons de symptômes se révèlent possibles. « On s’attendait à cette situation dès cet été, cela va être vraiment compliqué », explique auprès de L’Express Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).
« Si la personne a été en contact avec un cas positif, là ça nous facilite les choses. Et même ça, ce n’est pas certain. Ce qu’on demandait nous, c’est de disposer d’un test pour nous permettre de distinguer le Covid de la grippe… » Un test qui n’est pas mis à disposition des médecins, déplore-t-il. « Il faudrait qu’on puisse faire le test au cabinet pour des gens qui sont symptomatiques et envoyer le flacon au laboratoire pour qu’ils distinguent ; mais c’est délicat, comme les laboratoires sont sous-dimensionnés en matière de réponse de test. »
Un point est particulièrement important : la contagiosité du patient, selon les symptômes. « Une personne qui tousse beaucoup et qui risque de contaminer son entourage sera immédiatement envoyée dans un laboratoire médical pour effectuer un test », souligne auprès de Sciences et Avenir le docteur Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint du syndicat de médecins généralistes MG France. « Si la personne ne présente pas ce genre de symptômes, disons seulement des courbatures et une grande fatigue, on lui conseillera seulement de s’isoler, de rester chez elle et de porter un masque à la maison afin de ne pas risquer de contaminer les autres personnes du foyer », précise-t-il.
*Vaccin contre la grippe et gestes barrière
Face à cette situation compliquée, Jean-Paul Hamon insiste auprès de L’Express sur l’importance de respecter les gestes barrière : « L’hiver dernier, deux pathologies ont disparu des cabinets : la grippe et aussi la gastro-entérite, car les gens avaient des masques, se lavaient les mains. Il n’y avait pas de transport lors du confinement. Mais cela reviendra peut-être car avec la rentrée dans les écoles, ce n’est pas toujours respecté. »
Pour éviter un peu de confusion, une solution : se faire vacciner contre la grippe. La campagne de vaccination commencera en France le 13 octobre, a déclaré jeudi dernier le ministre français de la Santé Olivier Véran. Il a également souligné son importance accrue cette année pour les « publics vulnérables » et les soignants afin de ne pas surcharger les hôpitaux confrontés à l’épidémie de Covid-19.
(L’Express)