Il était grand temps de se pencher, enfin, sur la problématique du transport anarchique des ouvrières agricoles en Tunisie. Un décret gouvernemental – numéro 724 de l’année 2020 – a été publié dans le JORT (Journal Officiel de la République Tunisienne) pour institutionnaliser le transport des ouvrières agricoles.
Le texte pose, entre-autres, les conditions qui doivent être respectées par les transporteurs. Ainsi, le véhicule ne doit pas être âgé de plus de 7 ans. Son utilisation sera interdite à l’âge de 15 ans. Pour pouvoir exercer, un transporteur ou prestataire de services – personne physique ou morale – doit disposer d’une autorisation de la part du gouverneur de la région en question. Il doit, à cet effet, remplir les critères fixées par la loi afin de pouvoir transporter les ouvrières agricoles.
Concernant le véhicule, il peut être une voiture ou un minibus. Il doit disposer, d’au moins, 5 sièges. Les tarifs seront fixés ultérieurement par les autorités compétentes – ministère du Transport et ministère du Commerce -. Dans ce même contexte, le conducteur doit impérativement disposer d’une roue de secours opérationnelle, ainsi que des outils de réparation, d’un extincteur, de pièces de rechanges et d’une trousse de secours. Il doit, également, accrocher une pancarte indiquant qu’il est en train de transporter des ouvrières agricoles.
Le texte s’annonce ambitieux, mais sera-t-il réellement respecté ? Garantira-t-il, à lui seul, la sécurité des ouvrières agricoles ? Il est clair que l’État doit absolument veiller à la sécurité des ces dernières. En effet, transportées comme des moutons, elles ont été nombreuses à avoir perdu la vie sur la route. Une loi est, certes, encourageante, mais il faut veiller à son application, et il en faut plus pour changer les mentalités.