Le chef de l’État, Kaïs Saïed, a reçu au palais de Carthage Rchid Amri, ministre des Transports, ainsi que Halima Khawaja, chargée de la direction générale de la compagnie Tunisair.
Lors de cette rencontre, le président de la République a exprimé sa vive préoccupation quant à la situation critique de la compagnie aérienne nationale, soulignant la nécessité de mesures urgentes à tous les niveaux pour redresser l’entreprise.
Dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, la présidence de la République a précisé que lors de cette rencontre le président a pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements affectant Tunisair, notamment la détérioration des conditions à bord des avions, le non-respect des horaires de départ et d’atterrissage ainsi que la qualité des services, jugée largement perfectible. Il a également relevé la réduction alarmante de la flotte, passée de 24 à seulement 10 avions, ainsi que les délais excessifs des contrôles techniques. Alors qu’un grand constructeur aéronautique effectue ces contrôles en 10 jours, ils dépassent en Tunisie les 123 jours, occasionnant des pertes financières considérables estimées à plusieurs dizaines de milliards de dinars, une somme qui aurait pu être investie dans l’acquisition de nouveaux appareils.
Le président de la République a par ailleurs dénoncé les recrutements effectués sur des bases clientélistes, sans nécessité réelle ni justification, contribuant à l’aggravation des difficultés de la compagnie.
Le communiqué précise que Kaïs Saïed a insisté sur la nécessité de stopper rapidement cette « hémorragie » et a affirmé que l’État ne cédera ni Tunisair ni l’aéroport de Tunis-Carthage, cible de convoitises, tout comme d’autres infrastructures stratégiques du pays, notamment le complexe olympique d’El Menzah, le stade Chedly Zouiten, la piscine municipale de la place Pasteur et le parc du Belvédère. Il a dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie d’abandon délibéré de ces infrastructures, facilitant leur privatisation à des prix dérisoires.
Le chef de l’État a également mis en avant les atouts stratégiques de l’aéroport de Tunis-Carthage, soulignant son potentiel d’extension pour augmenter sa capacité d’accueil. Il a, en conclusion, donné ses instructions pour l’élaboration d’un plan de sauvetage global, visant à restaurer le prestige et la compétitivité de Tunisair, aussi bien au sol que dans les airs.