Interdit par la loi tunisienne et par les conventions internationales, le travail des enfants est pourtant un phénomène qui existe dans notre pays. Un point soulevé par Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires Sociales, en marge de sa participation à un workshop organisé à Tunis ce mardi 19 décembre 2019. Selon le ministre, 9,5% des enfants tunisiens sont touchés.
Le phénomène, poursuit-il, est notamment observable au Centre Ouest et au Nord Ouest de la Tunisie. « Un travail de prévention doit être mené dans le cadre d’une stratégie nationale. Toutes les parties prenantes à cette question doivent contribuer à élaborer cette stratégie », a déclaré le ministre des Affaires Sociales, ajoutant que la loi doit être appliquée afin de lutter contre le travail des enfants.
De gros efforts pour lutter contre le phénomène
Il faut rappeler que la Tunisie est signataire des conventions internationales portant sur le sujet. Dans ce cadre, un programme commun a été élaboré avec les Etats-Unis, qui l’ont financé à hauteur de 3 millions de dollars, pour lutter contre le travail des enfants. Il a été développé par le BIT (bureau international du travail), en collaboration avec le ministère tunisien des Affaires Sociales. Le programme devrait se dérouler sur 3 ans : de 2017 à 2020. Cependant, vu l’absence de chiffres exacts, hormis celui qui a été fourni par Mohamed Trabelsi, le travail des experts risque d’être perturbé. Néanmoins, selon Naïma Zaghdoudi, coordinatrice nationale du projet pour l’Organisation Internationale du Travail (OIT), des informations sur les secteurs touchés par le travail des enfants sont disponibles. Ainsi, on parle de l’agriculture – notamment au niveau des fermes familiales, des petites ateliers de menuiseries, des garages, des coiffeurs et le travail domestique.