Tripoli en proie à de violents affrontements : l’ambassade de Tunisie appelle à la vigilance

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L’ambassade de Tunisie à Tripoli a lancé, ce mercredi, un appel à l’attention des ressortissants tunisiens résidant ou présents dans la capitale libyenne, les invitant à éviter les zones de combats, à observer une vigilance maximale et à rester confinés dans leurs lieux de résidence jusqu’au rétablissement du calme.
La situation sécuritaire à Tripoli s’est fortement dégradée depuis la nuit de lundi à mardi, en raison d’affrontements armés ayant éclaté suite à la mort d’Abdel Ghani Al-Kikli, chef de l’Appareil de soutien à la stabilité relevant du Conseil présidentiel libyen, selon plusieurs sources médiatiques.
Dans un communiqué, l’ambassade a précisé que les citoyens tunisiens peuvent, pour toute urgence liée à l’évolution des événements, contacter le consulat général de Tunisie à Tripoli au numéro suivant : 00218 21 340 9479.
Le consulat général, de son côté, a réitéré son appel à l’ensemble des Tunisiens se trouvant en Libye, et plus particulièrement à Tripoli, à faire preuve de la plus grande prudence, à limiter strictement leurs déplacements et à ne pas quitter leurs domiciles tant que la situation sécuritaire reste instable.
Il a également souligné l’importance de suivre attentivement les informations et recommandations émanant du consulat, de l’ambassade tunisienne ainsi que des autorités libyennes compétentes, afin d’assurer leur sécurité et leur protection.
Rappelons que des affrontements violents ont secoué Tripoli, à la suite de l’assassinat d’Abdelghani al-Kikli, chef de la puissante milice de soutien à la stabilité (SSA). Ce meurtre a déclenché une série de combats entre les brigades 444 et 111, alliées au Premier ministre Abdelhamid Debeibah, et la Force de dissuasion spéciale (Rada), la dernière grande faction tripolitaine indépendante du gouvernement central. Les combats ont principalement affecté le quartier d’Abu Salim, perturbant la vie quotidienne et provoquant la suspension des écoles et des universités.
La violence a fait au moins six morts et plusieurs blessés, tandis que des dizaines de combattants de la SSA ont été capturés. Des habitants ont décrit la situation comme rappelant les pires moments de la guerre civile de 2011 . Les Nations Unies ont exprimé une profonde inquiétude et ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, soulignant que les attaques contre des civils pourraient constituer des crimes de guerre.
Al-Kikli, également connu sous le nom de « Gheniwa », était accusé de violations des droits humains, de torture et de crimes contre les migrants. Sa milice contrôlait des zones stratégiques de Tripoli, y compris des prisons et des institutions publiques. Son élimination a permis aux forces de Debeibah de renforcer leur emprise sur la capitale, consolidant ainsi leur pouvoir face à la SSA et à la Rada.
Bien que les combats aient diminué après l’annonce d’un cessez-le-feu, la situation reste tendue. Le gouvernement de Debeibah, soutenu par la Turquie, semble renforcer son autorité, mais la fragmentation du paysage sécuritaire libyen demeure préoccupante. Le pays reste politiquement divisé, avec des factions rivales soutenues par des puissances étrangères, et les institutions de sécurité nationales restent fragmentées.

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