Tunichèque : Un projet structurant qui permettra au chèque de récupérer sa fonction

Suite à l’entrée en application de la plateforme électronique unique des chèques « Tunichèque », la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a organisé, lundi 3 février 2025, une rencontre avec les médias sur cette nouvelle réglementation.
Le directeur général du développement et du contrôle des systèmes et moyens de paiement de la BCT, Mohamed Sadraoui a qualifié cette plateforme de projet structurant pour l’économie nationale et le système de paiement en Tunisie.

Tout le système de paiement doit s’adapter au changement
Selon lui, le chèque est un moyen de paiement immédiat et non pas de crédit et cette nouvelle plateforme va sécuriser les transactions financières, notamment celles effectuées par chèque qui se présentent comme un point central sur lequel  la banque centrale et toutes les parties prenantes ont beaucoup travaillé afin de faire progresser le taux d’inclusion financière en Tunisie qui ne dépasse pas 40% selon ses dires : «  Il y a encore de la marge, il reste 60% et nous devons relever le défis car l’inclusion financière contribue à une croissance inclusive et par conséquent une inclusion numérique», a-t-il dit.
Sadraoui a tenu par ailleurs à souligner que le contexte tunisien est favorable au passage à tout ce qui est numérique, expliquant cela par un taux de pénétration mobile au-delà de 130% et des compétences tunisiennes en local et à l’étranger.
Selon lui, il faut profiter de la technologie pour construire un nouveau système de paiement, en adéquation avec les besoins et les attentes des citoyens et en conformité avec les normes internationales :  » L’économie tunisienne est en perpétuelle évolution et tout le système de paiement doit s’adapter à ce changement. »

Il y aura des solutions…
De son côté, Nèji Ghandri, président du Conseil Bancaire et Financier (CBF) a déclaré qu’un gros travail a été fait pour réussir ce projet et mettre en place cette plateforme, dans un délai record, et avec le recours à des compétences 100% tunisiennes. Et d’expliquer que  la mise à jour des systèmes d’informations n’était pas une opération facile et qu’un travail rigoureux a été fait au niveau du renforcement du  système de sécurité, l’indentification des critères d’octroi des carnets de chèque, la fixation d’un plafond pour les particuliers, les PME et les grandes entreprises mais aussi la sensibilisation.
Ghandri n’a pas toutefois écarté d’éventuelles difficultés durant la première période du démarrage, rassurant toutefois sur le fait que des entreprises et des centres d’affaires travaillent 24/24h et 7/7jours pour résoudre tous les problèmes et trouver les solutions.
Il a en outre indiqué que Tunichèque est une réalisation très importante dans cette étape de numérisation des moyens de paiement en Tunisie car elle incarne un nouveau mécanisme permettant la réservation instantanée et sécurisée de la provision au profit du bénéficiaire après vérification et validation avec l’émetteur du chèque.
Néji Ghandri a rassuré sur le fait que les banques se préparent pour lancer de nouveaux services et de nouvelles solutions alternatives qui vont fonctionner en harmonie avec les autres  moyens de paiement comme les lettres de change normalisées.

23 mille comptes déjà ouverts
De son côté, Nizar Chaddad, directeur général des paiements et de l’inclusion financière à la BCT,  a annoncé aujourd’hui que 23 mille comptes ont été ouverts sur la plateforme Tunichèque, depuis son lancement officiel. Il a dans le même cadre réaffirmé que conformément à la loi n°41-2024, l’accès à la nouvelle plateforme du chèque est gratuit et qu’il s’agit d’un mécanisme efficace pour sécuriser les transactions par chèque.
Il a en outre indiqué que le nouveau chèque intègre cinq éléments essentiels, à savoir le montant plafond, le délai maximum de validité, le barrement général, le nom du bénéficiaire et le QR Code.

Rompre avec les anciennes habitudes
Quant à Mohamed Lassaad, directeur général de la SIBTEL a indiqué que la nouvelle loi du chèque confirme l’intention du législateur de rompre avec cette pratique d’utiliser le chèque comme un moyen de paiement à crédit ou par facilités.
Il a estimé que la Sibtel s’est engagée avec toutes les parties prenantes pour mettre cette plateforme dans les délais comme une réponse à la loi  N° 41-2024 du commerce mais le premier défis était celui de faciliter ce process de  réserver le montant du chèque dans une période très réduite et avec des procédures très simples.
Selon lui, l’utilisation de la plateforme Tunichèque ne requiert pas l’introduction de toutes les données, il suffit de scanner le QR Code. Le directeur général de la SIBTEL s’est félicité par ailleurs du fait de voir le chèque en Tunisie, et comme d’ailleurs tous les pays du monde, récupérer sa fonction comme moyen de paiement immédiat.
Il a également rassuré sur le fait que la loi tunisienne autorise plusieurs autres moyens à crédit comme la traite, les lettres de changes, les prélèvements.

Khadija Taboubi

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