Riadh Azaiez organise du 2 au 4 août Campus Tunisie à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire et siège de la BAD.
Il s’agit d’un événement promotionnel destiné à faire connaître à nos amis (pays africains francophones) une partie de notre potentiel universitaire privé, destiné à accueillir les étudiants africains désireux d’entreprendre des études supérieures en Tunisie. Ainsi, 20 patrons d’universités privées tunisiennes parmi les plus actives et les plus cotées saisiront cette opportunité et feront le déplacement à Abidjan pour attirer les flux estudiantins et mettre en valeur le savoir tunisien.
Il faut dire que c’est une première, un essai qui doit être transformé en une réussite et être multiplié par 3 ou 4 autres tentatives de même importance, ailleurs, dans d’autres capitales africaines.
Les récentes décisions prises par le gouvernement en matière de suppression de visas pour l’entrée des ressortissants de plusieurs pays africains sont de nature à impulser de telles initiatives.
La stratégie commerciale de TUNISAIR qui consiste à desservir par des vols directs plusieurs capitales africaines va également dans le même sens.
Il y a lieu de remarquer que notre pays dispose de plusieurs atouts, dont la diversité et la qualité de notre infrastructure universitaire privée : écoles d’ingénieurs et d’architecture, filières économiques et de gestion, informatique et sciences appliquées,… Master et doctorats sans compter les partenariats noués avec des universités françaises, canadiennes et américaines avec double diplomation et possibilités de poursuite des études hors de Tunisie. Les avantages attendus sont multiples.
Chaque étudiant africain dépense entre 15 et 20.000 dinars par année universitaire et comme nous avons 7.000 étudiants africains, faites le compte pour trouver le montant global des devises engrangées par notre pays. Ce chiffre pourrait être multiplié par deux ou par trois, moyennant une politique de promotion appropriée au bout de cinq ans.
Les retombées positives au niveau de l’emploi des enseignants du supérieur sont conséquentes. Une fois leurs études achevées, ces étudiants seront les meilleurs ambassadeurs de notre pays chez eux, d’où l’impact positif sur le tourisme et les exportations tunisiennes.
Il faudrait croire que l’avenir du site investissement n’est pas dans la grande industrie qui structure et renforce le tissu entrepreneurial, comme l’industrie de montage auto, parce que nous avons un petit marché mais surtout que nous ne savons pas attirer et retenir les grandes marques automobiles comme Peugeot, Renault ou Volswagen qui préfèrent s’implanter au Maroc.
Il faut dire que l’insécurité due au terrorisme pèse lourd dans la balance, elle est pour beaucoup dans les décisions des multinationales.
C’est pourquoi, l’avenir de notre pays se trouve surtout dans les activités de services à haute valeur ajoutée exportables, car nous avons les compétences humaines nécessaires ainsi que les infrastructures.
C’est le cas pour le secteur de la santé privée, de l’enseignement supérieur et de l’informatique.
Il nous appartient de mettre au point des stratégies appropriées pour une exploitation optimale de ces atouts, grâce à des plans de développement coordonnés avec répartition des rôles entre les structures qui interviennent.
Certes, il y a des défaillances et des maillons faibles qu’il importe de combler.
Les étudiants africains ont des difficultés pour trouver des logements décents à des prix abordables, d’où la nécessité de construire des résidences universitaires privées à prix bonifiés, grâce à des incitations fiscales. Il en est de même pour la restauration universitaire.
L’encadrement par des enseignants qualifiés doit être amélioré et renforcé.
Nous devons lutter contre le racisme par la promotion de la culture de la paix, de la tolérance et de l’acceptation de la différence chez les étudiants tunisiens et la société en général, afin de favoriser l’intégration des Africains.
Nous devons créer une faculté de médecine et une faculté de pharmacie privées, car cela manque dans notre gamme d’universités privées, alors qu’il y a une forte demande en la matière et des dispositions pour investir de la part du secteur privé.