Tunisair : situation difficile malgré des chiffres au vert

2018 a été une année exceptionnelle pour Tunisair, que ce soit au niveau du trafic passager ou des revenus. Intervenant dans Allô Moudir ce mardi 15 janvier 2019, le directeur général-adjoint de la compagnie, Ali Miaaoui, a indiqué qu’elle a réalisé des chiffres historiques. « En 2018, les recettes ont atteint 1,5 milliard de dinars, soit une hausse de 21% par rapport à 2017. La compagnie a transporté 300 000 passagers de plus par rapport à 2017 : 3,8 millions de passagers au total », a-t-il expliqué.
Les précédentes années ont également été exceptionnelles : 3,5 millions de passagers en 2017 pour des recettes supplémentaires de 300 MDT par rapport à 2016.

Perte du marché libyen : un coup dur pour la compagnie
Malgré ces chiffres au vert, la situation de l’entreprise nationale est difficile. D’après le directeur général-adjoint, Tunisair traverse une crise financière depuis 2011 qui s’explique par plusieurs facteurs. « Jusqu’en 2010, les bénéficies ont atteint 800 MDT. Or, en 6 ans après 2011, la compagnie a tout perdu, particulièrement entre 2014 et 2015 », a-t-il précisé.
La perte du marché libyen est l’un des facteurs expliquant la situation difficile de Tunisair selon le directeur général-adjoint. C’est, en effet, un marché de 500 000 passagers qui génère des recettes de 114 MDT. « C’est le marché le plus profitable pour Tunisair. Or, nous l’avons quitté en 2014 », a-t-il indiqué.
D’un autre côté, le recrutement de 1200 agents après 2011 a pesé sur la compagnie nationale. La masse salariale annuelle a atteint, de ce fait, 100 MDT, ajoutée à cela la vente à perte de l’avion présidentiel : une perte de 100 MDT assumée par Tunisair.

Retards à répétition : l’infrastructure insuffisante de l’aéroport Tunis Carthage
Cette crise financière est à l’origine de plusieurs dysfonctionnements au sein de la compagnie, notamment au niveau des retards. Ali Miaâoui rappelle que 70% des vols étaient à l’heure durant les années 2000. Cependant, cette part a diminué au fil des années pour passer à 60% peu avant la Révolution, 55% entre 2015 et 2016, 44% en 2017 et seulement 42% en 2018. « Les retards sont majoritairement observés à l’aéroport Tunis Carthage », a précisé le responsable.
De fait, l’aéroport est en surcharge puisqu’il accueille plus de 6 millions de voyageurs alors que sa capacité est de 4,5 millions. Autre raison selon Ali Miaâoui : le redéploiement des agents des services terrestres de l’aéroport qui a laissé des postes vacants, notamment au niveau du transport des bagages. « Aujourd’hui, il y a des passagers qui attendent la réception de leurs bagages pendant près d’une heure, ce qui est inacceptable. Recruter 150 agents de plus ne constitue pas la solution », a-t-il dit. Dans ce contexte, Tunisair va mobiliser les agents administratifs pour qu’ils prêtent main forte aux transporteurs de bagages. Des saisonniers devraient également être recrutés. « Les discussions avec le ministère du Transport sont en cours », a-t-il encore précisé, ajoutant que l’objectif est de garantir la réussite de la saison.

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