À quelques semaines de la conférence internationale sur l’investissement, la sphère politico-économique tunisienne est entrée dans une phase d’ébullition pour tenter d’attirer un maximum de bailleurs de fonds, d’investisseurs étrangers et de hauts responsables politiques du monde entier.
On se souvient encore de l’appel solennel du président de la République Béji Caïd Essebsi lors de la 71ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU, ou encore des récents déplacements de Fadhel Abdelkafi, ministre de l’Investissement, du développement et de la Coopération Internationale, notamment aux États-Unis où il avait rencontré des représentants du FMI, et à Londres.
Khemaïs Jhinaoui, Chef de la Diplomatie tunisienne, s’active également de son côté, dans l’espoir de parvenir à convaincre les pays alliés et amis de la Tunisie, à prendre part à la conférence sur l’investissement et à s’engager aux côtés de la Tunisie pour l’aider à surmonter la grave crise économique qu’elle connaît.
L’espoir face à l’incertitude
Sans doute, les 29 et 30 novembre prochain s’annoncent décisifs pour la Tunisie. Une impressionnante campagne de communication a été lancée par nos responsables politiques afin de faire de ce rendez-vous une réussite. Un messe considérée par plusieurs comme la dernière cartouche de la Tunisie qui lui permettrait de surmonter les crises conjoncturelles et structurelles auxquelles elle fait face.
Néanmoins, selon des bruits de couloirs au sein du ministère des Affaires Étrangères, il y aurait une certaine inquiétude quant à la réussite escomptée de ce rendez-vous. Désormais on s’inquiète de l’importance des personnalités invitées. John Kerry, secrétaire d’État américain, avait assuré le président tunisien de sa présence à Tunis les 29 et 30 novembre. Cependant, et d’après des sources dignes de foi, la présence du chef de la Diplomatie américaine serait incertaine, compte tenu du bras de fer qui oppose les États-Unis à la Russie sur le dossier Syrien.
Côté français, on ne sait pas encore qui va représenter la France. Manuel Valls, le Premier ministre ? Difficile de savoir, compte tenu de la crise politique qui déchire actuellement l’Exécutif français.
Qu’en est-il des pays du Golfe et de la Chine ? Pour l’heure, aucune information n’est sortie du cabinet du ministère des Affaires Étrangères.
L’éventuelle absence des poids lourds de la politique internationale marquera un échec cuisant pour la conférence Internationale de Tunis et, surtout, pour l’effort remarquable déployé par nos responsables pour faire passer leurs messages. Il faut dire, par ailleurs, que le timing de la conférence n’était pas bien choisi. Pour la France et les États-Unis, principaux alliés de la Tunisie, on vit une période électorale. De ce fait, l’impact médiatique risque d’être moins conséquent que ce que l’on avait espéré. Sans compter l’agenda des politiques qui risque, pour sa part, d’être incompatible avec les projets tunisiens.
En résumé, la Tunisie a placé tous ses espoirs dans cette grande messe sur l’investissement. On parlera après de sa réussite…