La récente tragédie impliquant un professeur d’éducation islamique à Chebba, qui a mis fin à ses jours après une vague de cyberharcèlement, pourrait bien être le déclencheur d’une réforme majeure dans le système éducatif.
Alors que les détails de l’incident restent troublants, les professionnels de l’éducation appellent unanimement à une réglementation stricte concernant l’utilisation des smartphones dans les établissements scolaires.
Omar Nasr, secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire de Mahdia, a souligné lors de son passage dans l’émission « Sbeh Ennes » sur Mosaïque FM, l’urgence de la situation. Selon lui, un décret interdisant les téléphones mobiles existe déjà, mais demeure lettre morte, faute de mise en application concrète.
« Nous demandons à ce que le ministère légifère de manière contraignante« , déclare-t-il. L’objectif est clair : protéger à la fois les enseignants et les élèves contre les dérives potentielles des réseaux sociaux.
Le syndicat propose quelques alternatives pragmatiques. Par exemple, autoriser les téléphones basiques comme moyen de communication entre les parents et leurs enfants, tout en bannissant les smartphones aux fonctionnalités potentiellement dangereuses.
Nasr interpelle directement les familles : « Les parents doivent prendre conscience des risques que représentent ces appareils pour leurs enfants. » Un appel à la responsabilité parentale qui intervient dans un contexte de cyberharcèlement croissant.
Au-delà des mesures réglementaires, c’est véritablement un changement de mentalité qui semble nécessaire. Comment protéger les communautés éducatives sans tomber dans un excès de contrôle ? Comment responsabiliser les jeunes à l’usage des technologies ?
Ces questions deviennent cruciales à l’heure où le numérique envahit tous les aspects de notre vie sociale. La tragédie récente ne fait que souligner l’urgence d’une réflexion collective et constructive.