Le ministère de la justice se penche actuellement sur l’éventuel recours au système de contrôle des détenus à l’aide des bracelets électroniques. D’après des sources concordantes, les détenus faisant l’objet de peines de prison pour leur implication dans des affaires qui ne sont pas classées dangereuses, pourraient bénéficier de cette nouvelle mesure que compte prendre le ministère de la justice afin de faire face au phénomène de l’encombrement que connaissent actuellement la plupart des prisons tunisiennes.
D’après le journal Assarih dans son édition d’aujourd’hui lundi 17 avril 2017, il s’agit d’une mesure dont l’objectif est de maintenir les prisonniers en liberté tout en les plaçant sous surveillance électronique à l’aide de bracelets de géolocalisation.
Cette mesure repose sur le principe que la personne s’engage à rester à son domicile à certaines heures fixées par le juge. La personne porte le bracelet à la cheville. Si elle sort de chez elle en dehors des heures fixées, un surveillant pénitentiaire est aussitôt averti par une alarme à distance. Les détenus qui violent ces mesures feront face à des sanctions fermes.
D’après la même source, l’accès des détenus à ce service demeure tributaire de leur comportement en prison.
Il est à noter que la question de l’encombrement dans les institutions pénitentiaires pose depuis plusieurs années une réelle problématique. Plusieurs organisations nationales et internationales spécialisées dans la défense des droits de l’Homme ont déploré la situation catastrophique des prisonniers dans certaines prisons tunisiennes souffrant d’un taux d’incarcération très élevé. En effet, sur l’échelle africaine et arabe, les prisons tunisiennes comptent le nombre le plus élevé de détenus ce qui provoque de mauvaises répercussions sur les conditions de détention.
Les organisations mondiales spécialisées dans la défense des droits des prisonniers ont constaté que la moyenne de l’espace réservé à chaque détenu dans les prisons tunisiennes ne dépasse pas, dans le meilleurs des cas, les deux mètres carrés. En Tunisie, les chambres de détention d’une superficie estimée à 50 m2 accueillent parfois plus de 40 détenus au moment où la commission européenne de lutte contre la torture exige à ce que l’espace réservé pour chaque détenu ne doit pas être inférieur à quatre m2.
Le système de contrôle des détenus à l’aide des bracelets électroniques pourrait donc représenter une solution adéquate à ce phénomène notamment avec l’augmentation sans cesse du nombre des arrestations dans les différentes régions du pays. Les unités de la Police et de la Garde Nationale procèdent parfois à l’arrestation de près de mille individus recherchés en une seule journée.
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