La crise du secteur de textile en Tunisie risque de s’aggraver en l’absence d’une volonté réelle de résoudre les problématiques de fond auxquelles il fait face depuis plusieurs années. En effet, ce secteur qui emploie actuellement plus de 160 mille personnes en Tunisie avait enregistré une baisse de 6% de ses résultats à l’export durant l’année 2019 par rapport à 2018. La Tunisie est devenue le 10e fournisseur de l’Europe alors qu’elle occupait la 9e place en 2019. Notre pays a donc perdu 4 places en moins de 10 ans étant donné qu’il était le 6e fournisseur de l’Europe en 2010.
Selon les professionnels du secteur, parmi les problématiques qui devraient être résolues en urgence, on cite, à titre d’exemple, les efforts timides fournis par les autorités concernées pour promouvoir le produit de textile et d’habillement tunisien sur les marchés étrangers et notamment en Europe qui, en dépit de tous les maux du secteur, demeure l’un des plus importants marchés traditionnels.
Alors que d’autres pays concurrents tels que la Turquie et le Maroc sont en train de doubler leurs budgets promotionnels pour maintenir et améliorer leurs positions à l’échelle mondiale, aucune manifestation commerciale et promotionnelle au profit du secteur du textile et de l’habillement pour l’année 2020 n’a été effectivement programmée jusque là, faute de budget. En effet, le Centre de Promotion des Exportations de la Tunisie (CEPEX) attend toujours l’octroi d’un budget au profit du secteur pour la période (2020-2021). Cette décision devrait être approuvée lors d’un Conseil Ministériel Restreint (CMR) tant attendu par les professionnels du secteur de textile qui ne cachent pas leur inquiétude et qui estiment que le retard aura certainement un impact négatif sur l’efficacité de ces actions promotionnels à l’étranger.
Dans une déclaration accordée à Réalités Online, Samir Ben Abdallah, Président du Groupement Professionnel de la Confection et de l’Habillement relevant de la CONECT, a expliqué qu’une action commerciale nécessite 2 mois de préparation. » Nous sommes en fin de mois de janvier et il n y a pas encore de budget. A supposer que ce dernier soit accordé d’ici mi-février, la première action promotionnelle à l’étranger ne pourra pas avoir lieu avant mi-avril d’où une perte de 4 mois sur l’année 2020. C’est énorme » a-t-il affirmé. Et d’ajouter: » Or, la situation actuelle du secteur nécessite réellement la multiplication des efforts pour rattraper le retard et la perte enregistrée au niveau du chiffre d’affaires durant l’année écoulée« .
Il a dans ce contexte ajouté que les entreprises de Confection et de l’Habillement dont la majorité écrasante connaissent déjà des difficultés financières aiguës, ne se permettent pas de participer individuellement aux manifestations à l’étranger compte tenu du coût qui ne cesse d’augmenter d’une année à une autre.
H.B.H