Tunisie : Franchir – enfin ! – le mur du son !

Nos Aigles réussiront-ils là où tous leurs prédécesseurs avaient échoué durant cinq précédentes participations (1978, 1998, 2002, 2006 et 2018) ?
L'accès au deuxième tour d'une Coupe du monde a fini par ressembler pour notre football à un seuil psychologique infranchissable, un mur du son, une hantise, un mirage. Quand bien même ce ne serait pas actuellement le meilleur cru de l'équipe de Tunisie, et la mission quasi-impossible face notamment aux ténors français, champions du monde en titre, et danois, on peut toujours réserver une marge aussi mince soit-elle à l'imprévu, aux heureuses surprises. Le football est fait de telle sorte que l'on ne peut jurer de rien avant les trois coups. On le sait, rien n'est gagné ou perdu d'avance. Il n'en reste pas moins que le réalisme nous invite à craindre le pire pour les copains de Youssef Msakni qui va enfin goûter à un Mondial.
Dans la carrière de beaucoup de joueurs, vivre un aussi important évènement de "dedans" vaut une fortune. C'est en vérité un rêve qui se réalise pour un certain nombre d'Aigles de Carthage qui vont donc participer au premier Mondial de leur carrière. Le cas par exemple du latéral gauche du club français de Caen, Ali Abdi qui partira a priori en qualité de doublure d'Ali Maâloul, le leader du club égyptien Al Ahly. 
"On est dans un bon groupe, avec le champion du monde, et le pays qui l’a battu deux fois de suite (le Danemark). J’espère qu’on passera le premier tour", analyse l'ex-défenseur du ST, JSK, CA… 

*La peur d'un waterloo
Notre sport-roi est pourtant moribond, et les gens vont incontestablement ricaner en apprenant à quelle date avait débuté le championnat de Tunisie, combien de matches ont dans les jambes les internationaux du cru qui ne représentent, il est vrai, qu'un petit quart, la confusion qui marque notre championnat, et cette formule des deux poules qui n'est pas faite pour arranger les choses, loin s'en faut. Ils vont plutôt s'amuser davantage en découvrant l'ambiance de fin de règne qui prévaut parmi un pouvoir fédéral qui continue de résister tant bien que mal.
Là où avait de très peu échoué l'extraordinaire cuvée "argentine" de 1978, les Skhiri, Khazri, Talbi, Bronn et consorts vont s'employer à réussir. Avec malheureusement le peu de moyens dont ils disposent comparaison faite avec les favoris du groupe "D", la France et le Danemark, ils risquent de se rendre à l'amère réalité d'une qualification arrachée au prix d'un autogoal d'un défenseur malien et d'un ensemble vite laminé en une seule petite mi-temps dans un test de vérité, contre le Brésil.
Malgré leur optimisme béat et leur courage qui parait aux yeux de certains donquichottesque, le sélectionneur national Jalel Kadri et son staff risquent de vivre un waterloo que les spécialistes n'hésitent nullement à le leur prédire.
Il n'en reste pas moins que si l'équipe nationale renoue comme par magie avec ses envolées de la coupe arabe, l'an dernier, et devant être portée par un public tunisien de Doha formidable par sa générosité et sa foi, tous les handicaps vont se rétrécir, et le droit à l'espoir grandir.
Alors, wait and see…

*Des inconnues et des nouveautés
Quoiqu'il en soit, cette 22e édition de la Coupe du monde de football, qui s'ouvre mardi prochain ne ressemblera pas à toutes ses devancières. D'abord parce que, pour la première fois, un pays arabe aura l'insigne honneur de l'organisation. Ensuite, parce que le tournoi se déroule en plein hiver, ce qui n'était jamais arrivé par le passé.
Les sélections participantes, notamment européennes n'ont pas bénéficié d'une longue phase de préparation, là aussi à la différence de ce qu'elles faisaient jadis quand elles bouclaient leurs championnats bien avant la fin mai pour pouvoir se consacrer à un long stage de préparation, puis d'acclimatation au pays qui abrite l'édition.
Eh bien, cette fois, rien de tout cela. Jusqu'au dernier week-end, la France, l'Allemagne et l'Angleterre poursuivaient leurs compétitions locales à un rythme endiablé. Les blessures accusées çà et là ainsi qu'une préparation tronquée vont inévitablement peser dans la balance au moment du décompte final, et pour désigner le pays vainqueur.
Les faveurs des bookmakers vont vers le Brésil, mais on n'est jamais sûr que la fameuse logique soit respectée.

T.G.

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