A l’occasion de la campagne annuelle mondiale « Novembre Bleu », dédiée au dépistage précoce du cancer de la prostate, l’Association Tunisienne d’Urologie (ATU) a initié une campagne de sensibilisation et de mobilisation en faveur de la lutte contre cette maladie considérée comme étant le cancer le plus fréquent chez l'homme. Cette campagne se poursuivra jusqu’à la fin du mois de novembre courant.
Contacté par Réalités Online ce jeudi 24 novembre 2022, Dr. Ahmed Said Zribi, Chirurgien Urologue et président de l’association tunisienne d’Urologie, est revenu sur la particularité du cancer de la prostate par rapport à d’autres maladies cancéreuses et sur l’importance du dépistage de cette maladie où la chance de guérison à un stade de début est proche de 100%.
« Comme la majorité des cancers, le cancer de la prostate ne donne souvent pas de symptômes d’où la nécessité du dépistage précoce. » a-t-il affirmé.
S’agissant de la catégorie d’âge la plus concernée par ce cancer, Dr. Ahmed Said Zribi a précisé que cette maladie cancéreuse touche généralement les personnes âgées de plus de 50 ans. « Le dépistage du cancer de la prostate est donc conseillé à partir de 50 ans. Les hommes sont tous nés avec la prostate mais souvent elle est silencieuse et ne commence à se manifester qu’à partir de 50 ans. A cet âge, soit elle développe un cancer soit un hypertrophie bénigne de prostate. Il faut donc aller détecter ce cancer à un stade de début pour que le traitement soit efficace. » a-t-il ajouté.
Concernant la cible du dépistage, le président de l’association tunisienne d’Urologie a tenu à préciser que le dépistage précoce du cancer de la prostate est loin d’être un dépistage de masse ou de population comme c’est le cas pour d’autres maladies cancéreuses. Il a indiqué qu’il s’agit d’un dépistage individuel. « L’une des caractéristiques du cancer de la prostate c’est qu’entre 25% et 30% cas sont à bas risque et les patients peuvent vivre avec sans que le cancer ne se développe davantage. Toutefois, une surveillance très active est recommandée » a-t-il avertit.
Il a ajouté que le dépistage précoce est vivement conseillé aux hommes âgés de plus de 50 ans et ayant une espérance de vie supérieure à 10 ou 15 ans sachant que plus que la moitié des hommes souffrant du cancer de la prostate sont âgés entre 65 ans et 70 ans.
Il a noté que ce cancer est moins fatal que d’autres maladies cancéreuses précisant que certains patients peuvent succomber à d’autres maladies autres que ce cancer. « Ce cancer est rarement la cause de mortalité en particulier les formes intermédiaires ou les formes à bas risques. Il s’agit de formes lentes qui ne se manifestent pas rapidement d’où la nécessité de bien sélectionner les patients pour le dépistage du cancer de la prostate. En effet, les sociétés savantes ne recommandent pas le dépistage systématique mais plutôt un dépistage individuel. Il faut donc que le patient consulte son médecin pour lui expliquer toutes ces données avant de décider ensemble d’entamer le dépistage ou pas. » a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Dr. Ahmed Said Zribi a noté que selon des estimations, le cancer de la prostate est le deuxième cancer en Urologie après le cancer de la vessie. « Il est moins dangereux, ce n’est pas toujours une fatalité, souvent très lent ne nécessitant pas un traitement. En revanche, il existe des cas agressifs nécessitant un traitement, mais tout dépend de l’espérance de vie du patient »a-t-il noté. Et d’ajouter : « A l’échelle mondiale, le cancer de la prostate est le deuxième cancer après celui des poumons… Le message est clair ! Tout homme, à partir de ses 50 ans, doit penser à sa prostate. Il faut qu’il se pose la question, qu’il en discute avec son médecin pour que ce dernier lui explique toutes les particularités de ce cancer qui n’est pas comme les autres cancers. »