L’excédent de la balance commerciale alimentaire s’est nettement réduit à la fin février 2025, atteignant 390,2 millions de dinars (MD) contre 875,5 MD à la même période en 2024. Cette diminution résulte principalement du recul des exportations de plusieurs produits stratégiques, notamment l’huile d’olive, les dattes et les produits de la pêche, tandis que les importations de céréales ont poursuivi leur hausse, selon les données publiées jeudi 20 mars par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI).
Des exportations en baisse et des importations en hausse
Le taux de couverture des importations par les exportations s’est établi à 129,8 % en février 2025, contre 174,1 % un an plus tôt, traduisant un déséquilibre croissant du commerce alimentaire. En effet, les exportations ont chuté de 17,5 %, atteignant une valeur de 1 697,7 MD, soit 16,7 % du total des exportations tunisiennes. Cette baisse est en grande partie due au repli des ventes d’huile d’olive (-23,9 %), de dattes (-14,6 %) et de produits de la pêche (-38,3 %).
En parallèle, les importations alimentaires ont progressé de 10,6 %, atteignant 1 307,5 MD, soit 9,6 % des importations totales du pays. Les achats de céréales ont représenté plus de la moitié des importations alimentaires, atteignant 714,1 MD, en hausse de 5,8 %. La Tunisie a notamment consacré 499 MD à l’achat de blé, représentant près de 70 % des importations de céréales.
Un impact marqué sur l’huile d’olive
Produit phare des exportations, l’huile d’olive a connu une baisse significative de ses ventes, qui se sont élevées à 1 007,6 MD à fin février 2025, contre 1 323,9 MD un an plus tôt. Sa part dans les exportations alimentaires est ainsi passée de 64,4 % à 59,3 %. Le prix moyen à l’exportation de l’huile d’olive a également chuté de 54,7 %, atteignant 12,42 dinars par kilogramme.
Fluctuations des prix et défis futurs
Sur le marché des céréales, les prix du blé importé ont affiché une évolution contrastée : une baisse de 19 % pour le blé dur et de 3,4 % pour le blé tendre, tandis que l’orge et le maïs ont vu leurs prix augmenter respectivement de 7,4 % et 6,7 %. En revanche, les importations d’huiles végétales et de sucre ont fortement reculé, respectivement de 58,3 % et 58,7 %, bien que le prix moyen d’importation du sucre ait chuté de 42,1 %.
Enjeux et perspectives
Cette évolution défavorable de la balance commerciale alimentaire reflète des défis majeurs pour le secteur agricole et agroalimentaire tunisien. La baisse des exportations, notamment d’huile d’olive, et la hausse des importations de produits essentiels comme les céréales appellent à une réflexion sur la compétitivité des produits tunisiens et la diversification des marchés d’exportation.
Une meilleure valorisation des produits agricoles, une gestion optimisée des importations et un soutien accru aux producteurs pourraient contribuer à atténuer ces déséquilibres. Face aux fluctuations des marchés internationaux, une stratégie plus résiliente et innovante s’avère essentielle pour stabiliser la balance commerciale alimentaire du pays dans les mois à venir.