Tunisie : La dette publique franchit les 135 milliards de dinars fin mars 2025

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À la fin du mois de mars 2025, la dette publique tunisienne a atteint un niveau inédit, frôlant les 135,1 milliards de dinars, selon les données provisoires du ministère des Finances relatives à l’exécution du budget. Ce montant représente une augmentation de 7,2 % en l’espace d’un an, soulignant l’aggravation continue du poids de l’endettement sur les finances de l’État.

Les projections inscrites dans la Loi de finances 2025 tablent sur un encours atteignant 147,4 milliards de dinars d’ici la fin de l’année, soit l’équivalent de 80,5 % du produit intérieur brut. Cette trajectoire confirme la tendance haussière du recours à l’endettement comme principal levier de financement budgétaire.

Une dette intérieure dominante

La dette intérieure représente désormais la majorité de l’encours global, avec environ 77 milliards de dinars, soit 57 % du total. Les financements extérieurs, quant à eux, s’élèvent à 58,1 milliards de dinars (43 %), avec une composition fortement orientée vers les prêts multilatéraux, qui en constituent près de 69 %. Les crédits bilatéraux représentent 23,2 %, tandis que les emprunts sur les marchés financiers internationaux comptent pour 8,2 %.

Du côté des devises, l’euro reste la monnaie principale des emprunts extérieurs (60,2 %), suivi par le dollar américain (26,2 %) et le yen japonais (6,5 %), ce qui illustre la dépendance du pays aux grandes zones monétaires internationales.

Hausse marquée du service de la dette

Les charges liées au service de la dette ont également connu une progression significative, atteignant 9 milliards de dinars à la fin mars 2025, soit une hausse de 26 % sur un an. Cette évolution s’explique en grande partie par une augmentation de 38,6 % des remboursements en capital, qui dépassent désormais 7,4 milliards de dinars. À l’inverse, les intérêts de la dette ont connu un recul notable de 10,4 %, pour s’établir à 1,6 milliard de dinars.

Un défi budgétaire croissant

Cette accumulation de dettes, couplée à l’augmentation du coût de leur service, accentue la pression sur les finances publiques tunisiennes, dans un contexte économique toujours marqué par une croissance modérée et une dépendance accrue aux financements extérieurs. Face à l’étroitesse de la marge budgétaire, les autorités sont appelées à redoubler d’efforts pour maîtriser cette dynamique et préserver l’équilibre macroéconomique à moyen terme.

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