À l’approche de la saison estivale, souvent synonyme de pression accrue sur les ressources hydriques, la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) se montre rassurante. Son directeur central, Mohamed Hédi Ahmadi, a évoqué ce mardi 10 juin 2025 sur les ondes de la radio nationale un été « confortable » en matière d’approvisionnement en eau potable, notamment dans les régions qui dépendent des ressources de surface.
Ce constat optimiste s’appuie principalement sur les précipitations enregistrées ces derniers mois, jugées « acceptables » par le responsable. Ces pluies ont permis d’améliorer sensiblement le niveau des barrages et des retenues collinaires, contribuant à atténuer les risques de pénurie durant les fortes chaleurs.
Des ressources disponibles, mais un appel à la prudence
Malgré cette embellie, Mohamed Hédi Ahmadi n’élude pas les défis structurels. Il a appelé les citoyens à faire preuve de vigilance et à rationaliser leur consommation, rappelant que les effets du changement climatique, combinés aux vagues de chaleur et à la sécheresse mondiale, imposent une gestion plus durable de l’eau.
« Les pluies de cette année nous offrent un certain répit, mais nous ne pouvons en aucun cas en garantir la régularité dans les années à venir », a-t-il averti.
Un déséquilibre entre régions
Si les zones alimentées par les ressources de surface peuvent aborder l’été avec une relative sérénité, la situation reste plus tendue dans les régions tributaires des nappes souterraines. C’est notamment le cas de plusieurs villes de l’intérieur du pays, où la disponibilité de l’eau reste fragile.
Pour y remédier, la SONEDE a lancé un vaste programme de forage. À ce jour, 20 des 57 forages prévus sont déjà opérationnels, tandis que les autres sont à des stades avancés, en cours de raccordement aux réseaux. Ces projets visent à renforcer l’approvisionnement en eau potable dans des gouvernorats régulièrement confrontés à des pénuries, tels que Sidi Bouzid, Zaghouan, le bassin minier, Tataouine, le Kef, Tabarka ou encore Siliana.
Des projets d’envergure pour sécuriser l’avenir
Plusieurs initiatives majeures sont en cours, à l’image du grand projet lancé dans la région du Kef. D’une valeur de 40 millions de dinars, il a pour objectif d’acheminer l’eau depuis le site de Bir Ennakhla vers la ville du Kef. Quatre puits profonds y fournissent actuellement un débit de 80 litres par seconde, et les travaux d’acheminement sont en cours de finalisation.
Toujours dans le gouvernorat du Kef, le projet de forage de Bir El Haoudh à Tajerouine est achevé à 90 %, avec une mise en service prévue dans les prochaines semaines. Deux autres puits déjà activés avant l’Aïd ont permis une amélioration perceptible de l’alimentation en eau dans la région.
Dans la ville de Siliana, les travaux d’un puits de remplacement arrivent également à leur terme, promettant une amélioration de la couverture hydrique. Quant à la délégation de Fahs, les forages de deux puits à Jougar et Ben Saïd progressent à bon rythme, avec une mise en service envisagée pour le mois de juillet.