Alors qu’hier, 20 mars, les tirs se poursuivaient à Ben Guerdane et qu’au Kef, des voitures bourrées d’armes tentaient de forcer le passage frontalier vers l’Algérie, « l’intelligentsia » du parti au pouvoir, divisée entre le Palais des Congrès et la Coupole, poursuivait gaiement sa guerre des clans.
Monsieur Ridha Belhaj, accroché à un parti qui a nié toutes ses promesses et prouvé, lors de son Congrès de Sousse, qu’il n’était qu’une organisation bananière, a déclaré que « ceux qui quittent Nidaa n’ont aucun avenir politique », alors que Nidaa lui même sombre dans l’inconsistance et la stérilité, surtout que l’essentiel de son personnel politique utile, à l’instar de MM. Saïd Aïdi, Néji Jalloul, Mahmoud Ben Romdhane, etc. a gelé sa participation ou quitté carrément le mouvement prouvant par là que c’est plutôt le contraire qui est vrai.
Au même moment, à la Coupole, Monsieur Mohsen Marzouk, subissant toutes les rumeurs de la Terre – ce qui, en politique, renforce systématiquement les victimes de ces campagnes – met les points sur les « i ». Il répète à satiété vouloir garantir à son mouvement un véritable processus démocratique, même s’il l’accapare de façon exclusive au point que les grosses pointures n’étaient visibles que sur les gradins.
Parallèlement, Monsieur Faouzi Elloumi, dont le courant intra-Nida peut se révéler salvateur pour le mouvement, poursuit ses consultations et appelle Mohsen Marzouk à la rescousse, ce qui risque de revivifier sérieusement le projet initial, sauf qu’avec son staff actuel issus du pseudo-Congrès de Sousse, le mouvement est condamné à vivoter avec des pratiques et des personnes d’une autre époque qu’il faut absolument éliminer du processus pour pouvoir construire quelque chose de viable.
En fait, la lumière ne pourrait venir que d’une nouvelle définition-fondation réunissant tous les supporters du projet et éliminant ses destructeurs. C’est un petit rêve d’indépendance que le 20 mars 2016 aurait pu concrétiser, sauf que les égos poursuivent leur ravage et continuent de faire le lit de l’intégrisme et de sa superstructure : l’islam politique.
Ne nous quittons pas sans un petit saut à Carthage où Monsieur Béji Caïd Essebsi, autre pilier du parti au pouvoir, poursuit ses appels à « l’union nationale », tout en sachant qu’ils sont caducs. Car pour combattre un fléau, on ne s’encombre pas de ses initiateurs. Nidaa, en pleine fête de l’Indépendance, patauge dans la dépendance. A quand l’étincelle vivifiante du courage politique?