Le barrage de Sidi Salem, situé près de Testour, constitue la principale infrastructure hydraulique de Tunisie. Implanté sur la Medjerda, il joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement en eau et la production énergétique du pays.
Les travaux de construction, débutés le 2 juin 1977, se sont achevés le 30 novembre 1981. Le projet a bénéficié d’un financement de la République fédérale d’Allemagne et de la Banque mondiale, tandis que l’entreprise yougoslave Hidrotehnika s’est chargée de sa réalisation. L’ouvrage atteint une hauteur de 57 mètres pour une longueur de crête de 340 mètres. Son réservoir, d’une superficie de 4 300 hectares, peut stocker jusqu’à 555 millions de mètres cubes d’eau, faisant de lui le plus grand barrage du pays.
Pour gérer les crues, l’infrastructure est équipée d’un évacuateur en béton capable d’évacuer jusqu’à 4 200 mètres cubes d’eau par seconde grâce à deux portes. Un second évacuateur, dédié aux crues plus courantes, offre un débit maximal d’environ 760 mètres cubes par seconde. Le barrage dispose également d’une prise d’irrigation, essentielle pour l’alimentation en eau agricole.
Les récentes pluies ont permis d’augmenter les réserves en eau du pays. D’après l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), les barrages ont reçu 2,96 millions de mètres cubes en une journée, dont 1,94 million pour ceux du nord. Grâce à ces apports, le taux de remplissage global a atteint 35,7 %, avec un stock total de 845 millions de mètres cubes.
Toutefois, la situation reste préoccupante dans le centre du pays, où les barrages affichent un faible taux de remplissage de 13,8 %. Malgré cette amélioration, la Tunisie doit poursuivre ses efforts pour une gestion durable de l’eau face aux défis climatiques persistants.
Photos prises le 21 mars 2025