Tunisie : Le déficit énergétique se creuse, alourdissant la facture énergétique

La facture énergétique de la Tunisie ne cesse de s’alourdir, plombant les comptes publics. Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’énergie, le déficit commercial énergétique a atteint des sommets, s’élevant à près de 9 milliards de dinars à fin octobre 2024, soit une hausse de 17% par rapport à la même période de l’année précédente.

Ce chiffre vertigineux traduit un déséquilibre croissant entre les importations et les exportations d’énergie. En effet, si les exportations ont légèrement baissé de 9%, les importations, elles, ont bondi de la même proportion, tirées notamment par une demande croissante en pétrole brut. La conjoncture met en évidence une dépendance énergétique accrue de la Tunisie vis-à-vis de l’étranger, fragilisant ainsi sa balance des paiements.

Un taux de couverture inquiétant

Plus alarmant encore, le taux de couverture des importations par les exportations d’énergie s’est effondré à seulement 24% à fin octobre 2024. Autrement dit, pour chaque dinar gagné grâce aux exportations énergétiques, la Tunisie en dépense près de quatre pour en importer. Cette situation met en péril la stabilité économique du pays et réduit sa marge de manœuvre pour investir dans d’autres secteurs clés.

Des efforts de prospection en cours

Face à cette situation préoccupante, les autorités tunisiennes ne restent pas inactives. L’Observatoire national de l’énergie souligne que les activités de recherche et de production d’hydrocarbures se poursuivent, avec 16 permis de recherche et 56 concessions d’exploitation en cours. De nouveaux forages ont été réalisés, et une découverte a même été annoncée sur les permis « Janain Sud » et « Aziza 1 ». Ces initiatives visent à renforcer l’autonomie énergétique du pays et à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations.

Enjeux et perspectives

Ce déficit énergétique chronique pose de nombreux défis pour la Tunisie. Il fragilise la balance des paiements, alimente l’inflation et réduit la compétitivité de l’économie. Pour inverser cette tendance, il est urgent de mettre en œuvre une stratégie énergétique ambitieuse, fondée sur plusieurs leviers :

  • La diversification des sources d’énergie : en développant les énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.) et en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
  • L’amélioration de l’efficacité énergétique : en réduisant les consommations dans tous les secteurs (industrie, transport, bâtiment).
  • Le renforcement de la recherche et de l’innovation : pour développer de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques dans le secteur de l’énergie.
  • Le renforcement de la coopération internationale : pour bénéficier des expériences et des technologies des autres pays.

 

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