Villes où se sont déroulées marches ou manifestations. Cliquez pour agrandir l’image
Dimanche 17 janvier à Kasserine, près du siège du Gouvernorat, Ridha Yahyaoui, 28 ans, s’est électrocuté après être monté sur un poteau pour protester contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique. Ses colistiers accusent: « ce sont les députés de Nida et d’Ennahdha (Kamel Hamzaoui et Walid Bennani) qui sont à l’origine de ce retrait, ils ont fait passer leurs connaissances avant les autres. »
Début des troubles
Deux jours plus tard, le 19 janvier ont lieu, dès le début de la matinée, les premières protestations. La police utilise les gaz lacrymogènes et la situation se dégrade. Le ministère de l’Intérieur annonce dans la journée l’instauration d’un couvre-feu « entre 18 heures et 5 heures », mais la décision n’est pas respectée et les protestations s’étendent à d’autres quartiers de Kasserine et aux villes de Thala, de Feriana et Meknassi.
Les demandeurs d’emploi y ont défilé aux cris de « Travail, liberté, dignité » les mêmes chants qu’en 2010-2011.
A Meknassi, des groupes de jeunes sont descendus dans les rues et ont incendié des pneus par solidarité avec les manifestants de Kasserine. Plusieurs chômeurs rassemblés à Kasserine ont menacé de se donner la mort.
Le mouvement s’étend
Le lendemain, 20 janvier, plusieurs marches et mouvements de solidarité avec les manifestants du Centre ont lieu à Sousse, Sfax , Hydra, Ben Gardene, Regueb et Kairouan. Le grand Tunis connaît également plusieurs marches et mouvements de protestation à Tunis centre, Jebel Jloud, Bordj Cedria et enfin, au Kram.
Mesures d’urgence
Des décisions sont prises dans l’urgence, au siège du gouvernement, en l’absence du Chef de gouvernement Habib Essid en déplacement à Davos. Le président Caïd Essebsi, lui se déclare « solidaire avec les manifestants ». 5000 emplois sont accordés aux Kasserinois, ce qui risque de donner le mauvais exemple et d’allumer plusieurs autres régions du pays qui subissent les même maux.
Le gouvernement parle de « casseurs et bandits » qui n’auraient rien à voir avec les chômeurs. Une vieille rengaine déjà utilisée avant le 14 janvier 2011.