Malgré les pluies récentes, la Tunisie continue de faire face à une situation hydrique préoccupante. Selon les dernières données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), le taux de remplissage global des barrages a atteint 38,32 % au 28 avril 2025, contre 36,5 % deux semaines plus tôt.
Un stock en légère hausse, mais toujours insuffisant
Le volume total d’eau stockée dans les barrages s’élève désormais à 907,47 millions de mètres cubes (Mm³). Cela représente un gain de plus de 42 Mm³ par rapport à la mi-avril et un excédent de 35,3 Mm³ par rapport à la moyenne des trois dernières années à la même période.
Forte disparité entre les régions
Les niveaux de remplissage varient fortement selon les régions :
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Nord : 44,5 % (824,85 Mm³)
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Centre : 14,1 % (63,48 Mm³)
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Cap Bon : 31 % (19,15 Mm³)
Cette répartition reflète les inégalités de la pluviométrie. Le nord bénéficie de précipitations plus abondantes, tandis que les régions du centre et du Cap Bon restent confrontées à un stress hydrique sévère.
Sidi Salem et Sidi El Barrak : deux barrages stratégiques
Les deux plus grands barrages de Tunisie, situés dans le gouvernorat de Béja, affichent des taux contrastés :
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Sidi Salem : 27 % de remplissage (154,06 Mm³)
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Sidi El Barrak : 72 % de remplissage (205,06 Mm³)
Ces infrastructures sont cruciales pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, en particulier dans le nord du pays.
Un défi hydrique majeur pour l’agriculture
Malgré ces apports, la situation reste tendue. Les besoins en eau pour l’irrigation et la consommation domestique demeurent élevés, alors que les réserves disponibles restent limitées. La Tunisie continue de faire face à un déficit structurel en eau, accentué par les effets du changement climatique et la pression sur les ressources hydriques.