Face à une crise financière persistante, le gouvernement tunisien a dévoilé lundi un projet de budget ambitieux pour 2025. Ce plan vise à redresser les finances publiques en misant sur une hausse des recettes fiscales et une réduction des dépenses.
Pour sortir de l’impasse budgétaire, le gouvernement a opté pour des mesures d’austérité. Les hauts revenus seront particulièrement visés avec une augmentation progressive des impôts sur les salaires supérieurs à 30 000 dinars. Les entreprises les plus rentables, celles réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 20 millions de dinars, verront également leur contribution fiscale augmenter. En parallèle, l’État compte réduire la masse salariale du secteur public pour alléger ses dépenses.
Malgré ces mesures d’austérité, le gouvernement table sur une légère amélioration de la croissance économique, passant de 2,1% en 2024 à 3,2% en 2025. Cette reprise serait notamment soutenue par une hausse des recettes fiscales, qui devraient augmenter de 7,3% pour atteindre 14,57 milliards de dollars.
En dépit de ces efforts, l’endettement public reste une préoccupation majeure. Bien que le gouvernement prévoit une légère baisse de la dette publique à 80,5% du PIB en 2025, le niveau reste élevé et constitue un frein à la croissance.
Ce projet de budget est un pari risqué. Si les mesures d’austérité peuvent contribuer à assainir les finances publiques, elles risquent également de freiner la consommation et l’investissement, et ainsi de pénaliser la croissance à moyen terme. De plus, l’augmentation des impôts sur les hauts revenus pourrait entraîner des départs de capitaux et une baisse de l’investissement.