Tunisie : l’insupportable et impossible retour au culte de la personne

Des composantes de la société civile ont lancé, ces derniers jours, une campagne intitulée « 3alle9 Ettaswira » invitant le chef du gouvernement, ses ministres et les hauts cadres à accrocher le portrait du président de la République, Béji Caïed Essebsi, dans leurs bureaux et dans toute institution publique, parce que, disent-ils, « il représente le symbole de l’unité de la société tunisienne ».

Une pratique certes, républicaine, mais quelque peu surannée dans la Tunisie d’aujourd’hui qui, après un rude combat contre la dictature – combat populaire mené sans aucun leader – n’accepte pas le retour du culte de la personnalité.
Or voilà qu’hier 23 mars 2016, on voit réapparaître cette pratique au sein du cabinet du délégué de la Manouba, qui a apposé le portrait officiel du Chef de l’État derrière son bureau.

On rappelle qu’aucun texte n’impose d’accrocher la photo du président de la République dans les bureaux des institutions de l’État. Seuls le drapeau tunisien et les armoiries de la Tunisie doivent être apposés. N’oublions pas que le serment que prêtent les fonctionnaires à leur entrée en fonction concerne la loyauté envers la République, et non envers une personne, qu’elle qu’elle soit.

 

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