Par Souad Chater
Par tes réformes d’avant-garde, la promotion de la femme tunisienne, la généralisation de la scolarité, la mobilisation pour la santé, tu as incarné l’homme nouveau dans l’aire arabe. Leader d’avant-garde, réussissant la synthèse entre les grands intellectuels tunisiens, à travers l’histoire : Sahnoun, Tahar Haddad, Tahar Ben Achour, Abou al-Qacem Chabbi et j’en oublie, Habib Bourguiba a placé la Tunisie sur la voie de l’excellence. Pragmatique et tacticien, dans l’exercice du pouvoir, mais grand stratège dans l’engagement des réformes, Habib Bourguiba était l’homme des grands défis, des paris gagnés sur la pesanteur historique. Dénonçant le régionalisme et le tribalisme, la Tunisie est devenue une nation consensuelle, où il fait bon vivre. Fait plus important, elle érigea comme norme de comportement le vivre ensemble, dans une Tunisie unitaire et solidaire, excluant tous les motifs de discorde.
Modèle admiré par la jeunesse et les avant-gardes, la Tunisie subissait les critiques des passéistes, hostiles à cette avancée dans le siècle, bien au-delà du statu quo traditionnel. Sa révolution pacifique devait changer la donne. Inaugurant le “printemps arabe”, elle fut suivie comme exemple par l’Égypte, la Libye, le Yémen, la Syrie, Soucieuse de sa trajectoire de promotion, elle mit fin aux dérives et institua l’alternance du pouvoir, la gestion démocratique, à l’appui d’une constitution pionnière.
La compétition électorale présidentielle, fut hélas instrumentalisée pour engager un combat d’arrière-garde, cultivant le régionalisme, sinon le tribalisme. Elle transgresse la ligne rouge de “l’interdit national”. Dans une confrontation régionaliste, nous serons tous perdants. Nous renions nos acquis et ouvrons le néfaste inconnu. Le jeu politique ne doit pas permettre de telles transgressions. Combattons, tous unis, toutes dérives, qui ne peuvent que desservir la communauté nationale. Nos jeunes peuvent-ils nous permettre de bloquer leur avenir, en diluant les crises et en exploitant des tempêtes dans un verre d’eau, qu’ont doit relativiser et oublier. Il y va de notre salut public.