La Banque mondiale a publié ses dernières prévisions économiques pour la Tunisie dans son rapport semestriel « Perspectives économiques mondiales ». Selon ces estimations, le pays devrait connaître une croissance de 1,9% en 2025, suivie de 1,6% en 2026 et de 1,7% en 2027. Ces chiffres indiquent une reprise économique modérée qui reste soumise à plusieurs facteurs externes et internes.
L’amélioration des conditions climatiques constitue un élément important dans ces projections. Des précipitations plus régulières pourraient permettre une reprise de la production agricole, secteur qui représente une part significative de l’économie tunisienne. Cette reprise agricole pourrait contribuer à stabiliser les revenus dans ce secteur et à modérer l’inflation. Cependant, ces perspectives positives dépendent également de la mise en œuvre de réformes structurelles concernant le climat des investissements, la gestion de la dette publique et la création d’emplois pour la population active jeune.
La région MENA devrait enregistrer une croissance de 2,7% en 2025, puis une moyenne de 3,9% pour les années 2026-2027. Cette croissance régionale s’explique principalement par l’activité des pays exportateurs de pétrole. Les pays importateurs de pétrole, dont la Tunisie, pourraient bénéficier d’une certaine stabilité si les conflits armés dans la région s’atténuent et que les pressions inflationnistes diminuent. Il convient de noter que ces prévisions ont été révisées à la baisse par rapport aux estimations précédentes, en raison notamment de l’augmentation des barrières commerciales.
Plusieurs risques pourraient affecter ces projections économiques. Parmi eux figurent l’intensification des tensions commerciales internationales, le maintien d’une incertitude politique élevée et une éventuelle détérioration des conditions financières mondiales. Pour les pays exportateurs de pétrole, des prix plus bas que prévus pourraient réduire leurs recettes fiscales. En Tunisie, la réalisation des prévisions de croissance dépendra de la capacité à mettre en œuvre des politiques économiques adaptées tout en tenant compte de ce contexte régional et international.