L’analyse des données de la Banque centrale de Tunisie (BCT) au 10 avril 2024 met en lumière une situation financière préoccupante pour le pays. La dette extérieure cumulée pèse lourdement sur l’économie tunisienne, avec des recettes touristiques et des revenus du travail qui ne couvrent qu’à peine 54% du service de la dette. Il sied de noter plus les revenus du travail sont élevés, plus les recettes fiscales augmentent et la croissance économique se stimule, ce qui facilite le remboursement de la dette, mais des inégalités de revenus et des chocs économiques peuvent compliquer la situation.
Le principal facteur de cette situation est l’augmentation vertigineuse du service de la dette extérieure de 116,4%, passant de 2,8 milliards de dinars le 10 avril 2023 à 6,1 milliards de dinars actuellement. L’accélération s’explique en grande partie par le remboursement de l’Eurobond de 850 millions d’euros en février 2024, accompagné d’intérêts supplémentaires.
Malgré une légère augmentation de 7,6% des recettes touristiques à 1,3 milliard de dinars et de 4,4% des revenus du travail à 1,9 milliard de dinars, ces recettes restent insuffisantes pour couvrir le service de la dette. Ce manque de ressources met à rude épreuve la capacité de la Tunisie à honorer ses engagements financiers.
Un élément positif à noter est l’augmentation des avoirs nets en devises à 23,5 milliards de dinars au 19 avril 2024, correspondant à 107 jours d’importations. Cela représente une légère amélioration par rapport à l’année dernière, où les avoirs couvraient 94 jours d’importations.
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