Les déclarations de Mme Olfa Ayari, Présidente du Syndicat des Prisons*, font couler beaucoup d’encre. Ses déclarations relatives à des affaires de corruption dans les institutions pénitentiaires tunisiennes ont suscité une énorme polémique.
Lors d’une déclaration accordée à l’émission « 7/24 » (Al-Hiwar Ettounsi), Mme Olfa Ayari a affirmé que le terrorisme et la corruption règnent dans les prisons tunisiennes. Elle a affirmé que des milliers de jihadistes ont été formé idéologiquement derrière les barreaux, à l’instar du terroriste Kamel Zarrouk, qui a fait allégeance à des mouvements armés en Syrie, après avoir été détenu pour des crimes de droit commun en Tunisie. Elle avait également indiqué qu’elle détenait plusieurs documents prouvant l’implication de certains cadres pénitentiaires dans des affaires de corruption. Cependant, elle a affirmé qu’aucun responsable de l’Etat ne s’est intéressé à ces dossiers de corruption.
L’affaire est à présent entre les mains de la justice
Quelques jours plus tard, Mme Olfa Ayari, a été convoquée par le juge d’instruction du Tribunal de 1ère instance de Tunis « en tant que témoin » nous a-t-elle déclaré. Elle a affirmé avoir présenté au juge d’instruction toutes les données qu’elle détenait. Des dossiers, des documents et les preuves matérielles de ses allégations.
Mme Olfa Ayari a affirmé que l’affaire est à présent entre les mains de la justice. « Je ne me permets pas de m’ingérer dans les affaires judiciaires. J’ai tout dit et j’ai tout démontré et argumenté. J’ai présenté des documents prouvant l’existence de la corruption dans les institutions pénitentiaires. J’ai fait mon devoir. Que la justice suive son cours. » A-t-elle lancé avant d’ajouter : « Le nouveau ministre de la Justice doit prendre les mesures adéquates contre toute personne impliquée dans ces affaires de corruption ».
« Le Directeur général des prisons cherche à inciter les membres du syndicat à me retirer leur confiance ».
Elle a par ailleurs affirmé qu’elle fait, depuis quelques mois, l’objet de plusieurs menaces et pressions de la part de certaines parties, dont notamment, le Directeur général des Prisons qui n’apprécie toujours pas ses déclarations aux médias surtoutt quand il s’agit de la corruption au sein des prisons.
Mme Olfa Ayari s’est demandé pourquoi le Directeur des prisons n’a pas été limogé de son poste ou appelé à d’autres fonctions alors qu’il est directeur général depuis plus de 3 ans. Ce qui est contraire à la pratique administrative. « D’habitude, on évalue le rendement des hauts responsables de l’Etat de façon permanente. On les promeut ou bien on les limoge. Cependant, ce Directeur est maintenu à son poste depuis 3 ans alors que son rendement est plus que faible. » a-t-elle conclu.
* Titre exact : « Syndicat des Prisons et des Institutions de Réhabilitation Pénitentiaire »