Le Conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de maintenir le taux d’intérêt directeur à 8%, jugeant crucial de consolider la désinflation et la résilience du dinar. L’inflation, bien que historiquement élevée, montre des signes de ralentissement, avec une prévision moyenne de 7% en 2024 contre 9,3% en 2023. Cette tendance baissière est toutefois assombrie par des risques à la hausse, notamment la flambée des prix internationaux et les pressions sur les finances publiques.
Croissance économique : lueurs d’espoir et défis persistants
Les indicateurs économiques du premier trimestre 2024 indiquent une reprise relative de la croissance du PIB. Le secteur agricole, en convalescence après une contraction historique en 2023, et le dynamisme des exportations et du tourisme contribuent à cette embellie. La réduction du déficit du compte courant est un autre point positif.
Néanmoins, le creusement du déficit énergétique et le retard dans la transition énergétique constituent des obstacles à la consolidation de la reprise. La situation géopolitique tendue et les pressions sur les prix de l’énergie mondiale accentuent ces défis.
Moody’s rehausse la perspective, mais des incertitudes subsistent
L’agence de notation Moody’s a rehaussé la perspective de la Tunisie de négative à stable, tout en maintenant la notation à long terme à « Caa2 ». Cette décision est motivée par la réduction du déficit du compte courant et la nouvelle loi confiant à la BCT le paiement des obligations d’État. Malgré cette note positive, Moody’s souligne les risques liés au financement monétaire direct, au déficit budgétaire élevé et au profil d’échéance de la dette. L’amélioration de la notation est conditionnée par des progrès dans les réformes structurelles et un soutien financier extérieur.
La conjoncture nationale présente des signes d’amélioration, avec une baisse du niveau général de l’inflation et une croissance timide. La consolidation de ces progrès nécessite de relever des défis majeurs, notamment le déficit énergétique, les finances publiques et la dépendance au financement extérieur. La mise en œuvre de réformes structurelles et la recherche d’un soutien financier international seront, au demeurant, déterminantes pour l’avenir économique du pays.
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