Selon Laurent Gonnet, expert financier à la Banque Mondiale spécialisé dans la région MENA, il manque 10 milliards de dollars pour financer comme il se doit l’économie et les entreprises en Tunisie.
Climat de l’investissement défavorable et manque de liquidités chez les banques sont à l’origine de ce déficit de crédits alloués à l’économie.
La moitié des banques tunisiennes étaient en infraction par rapport à la réglementation édictée par la BCT en matière de ratio de liquidité.
La BCT a dû injecter 7 milliards de dinars pour refinancer les banques en 2013 ce qui équivaut à 8% du PIB soit plus de 40% de plus par rapport à 2012.
La Banque mondiale estime que les banques tunisiennes sont confrontées à des défis difficiles à relever concernant la rentabilité des projets à financer, ainsi que la qualité et la solvabilité des promoteurs car il y a une nette détérioration.
Il y a beaucoup à faire en matière de gouvernance des banques publiques.
Le taux de créances douteuses qui a connu une croissance rapide ces dernières années est actuellement de 16% en moyenne, il n’a jamais baissé en-dessous de 5% alors qu’au Maroc il est de 3%.
Il faut dire que le régime juridique des faillites est très laxiste en Tunisie car il protège les débiteurs qui ne risquent pas de sanctions sévères.
M. Gonnet reproche aux banquiers tunisiens d’avoir des exigences excessives en matière de garanties des crédits. Le taux est de 180% par rapport aux montants des crédits.
Par contre il y a un potentiel de micro-financement qui reste insatisfait.
Les crédits consacrés à la micro-finance ne dépassent pas 25% de l’ensemble.