Face à la menace croissante de la bactérie Xylella fastidiosa, la Tunisie a lancé hier un exercice de simulation grandeur nature pour tester ses dispositifs de protection phytosanitaire. Cette initiative intervient alors que le pathogène a déjà détruit près de 20 millions d’oliviers en Italie, selon les données partagées lors d’un atelier international à Hammamet.
Naima Mahfoudhi, directrice générale de la santé des végétaux au ministère de l’Agriculture, a précisé à Nova que ce pathogène cible plus de 500 espèces végétales, dont des cultures stratégiques comme les oliviers, vignes, agrumes et amandiers. La bactérie, transmise principalement par les cicadelles, obstrue le système vasculaire des plantes, entraînant leur dessèchement progressif. Aucun traitement curatif n’existe à ce jour contre ce fléau qui ravage plusieurs pays européens.
L’atelier organisé par l’OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des végétaux) a rassemblé des experts de 21 pays. La Tunisie, bien qu’épargnée pour l’instant, renforce sa surveillance frontalière contre l’introduction accidentelle de plants ou insectes contaminés. Il s’agit d’une mobilisation préventive qui escompte notamment à protéger la filière oléicole, pilier de l’agriculture nationale.
Le plan tunisien combine exercices pratiques, contrôle des importations végétales et échanges techniques internationaux. Une approche jugée essentielle pour préserver un secteur agricole qui contribue significativement à l’économie du pays et à son équilibre social. Les autorités misent sur la détection précoce et la formation des acteurs locaux pour éviter le scénario catastrophe observé chez certains voisins méditerranéens.