D’après des sources médicales informées et citées par Hakaek Online, le laboratoire pharmaceutique saoudien Tabuk Pharmaceuticals, aurait retiré vers la fin de l’année précédente (2017) l’un des médicaments génériques consacrés au traitement de maladies cardio-vasculaires. Toutefois, le laboratoire a continué à commercialiser ce même médicament sur le marché tunisien pendant plusieurs mois après son retrait du marché saoudien.
D’après la même source s’exprimant, sous couvert d’anonymat, le laboratoire saoudien en question a retiré le médicament dédié au traitement des crises cardiaques des pharmacies et hôpitaux saoudiens au mois de décembre dernier après avoir su qu’il n’était pas conforme aux médicaments originaux.
« Il s’agit d’un médicament pour les patients victimes d’infarctus du myocarde … ce médicament est utilisé pour empêcher le sang de former un caillot et obstruer les vaisseaux du cœur .. une complication qui peut être mortelle … Donc le médicament devait avoir une efficacité irréprochable… Des études ont démontré que ce médicament n’était pas efficace et donc il représentait une menace de mort imminente pour les patients. »
En dépit de son retrait des institutions de santé en Arabie Saoudite, le laboratoire saoudien a continué à exporter ce médicament et à le commercialiser en Tunisie. Il n’a même pas alerté les autorités tunisiennes de la décision de retrait de ce médicament du marché local pour non conformité aux normes.
Notons que ce laboratoire compte un bureau en Tunisie sous la direction d’un médecin tunisien répondant au nom de Moez Sediri dont la mission est de commercialiser les produits pharmaceutiques et les médicaments de ce laboratoire en Tunisie.
Le médecin tunisien aurait menacé le laboratoire saoudien d’alerter l’autorité de tutelle en Tunisie au cas où il s’abstenait de prévenir les autorités tunisiennes quant à la nécessité de retirer en urgence ces médicaments. Et d’ailleurs, cette menace, lui a coûté son poste en tant que représentant de l’usine en Tunisie. En effet, la décision de suspension du médecin de ses fonctions a été prise par l’usine quelques heures après avoir alerté le ministère de la santé publique du retrait du médicament pour non conformité.

Dr. Moez Sediri

Dr. Meher Abassi
Selon Dr Maher Abassi, au mois de février dernier, le médecin Moez Sediri était tombé par hasard sur la note portant décision du retrait du médicament en Arabie Saoudite. Il avait immédiatement contacté ses supérieurs pour leur dire qu’il fallait retirer le médicament également du marché tunisien. « La réponse fut foudroyante… Moez est un médecin patriote honnête qui n’aurait jamais accepté de vendre son âme au diable et mettre la vie des patients en danger .. il envoya plusieurs emails pour dire au laboratoire qu’il devait retirer le médicament sinon il irait informer les autorités tunisiennes. La décision du labo a été immédiate: retrait du médicament et licenciement immédiat du Dr Moez Sediri … ils l’ont puni parce qu’il n’a pas accepté de les laisser vendre du poison aux tunisiens … » lit-on dans un post publié sur sa page Facebook datant du 29 avril.