Tunisie : Une croissance modérée attendue en 2024 et 2025, selon la BAD

L’économie tunisienne devrait connaître une croissance modérée de 2,1% en 2024, suivie d’une légère accélération à 2,9% en 2025, d’après le rapport « Perspectives économiques en Afrique 2024 » publié aujourd’hui à Nairobi, au Kenya, par la Banque africaine de développement (BAD).
La croissance modérée attendue reflète les efforts du gouvernement tunisien pour stabiliser l’économie et relancer la croissance, tout en faisant face à des défis persistants tels que la hausse de l’inflation, les contraintes budgétaires et l’accès limité au financement extérieur.
Déficit budgétaire et compte courant sous surveillance
L’inflation, qui a atteint des niveaux élevés en 2023, devrait s’atténuer progressivement pour se situer à 7,1% en 2024 et 6,7% en 2025, en ligne avec la tendance mondiale. Cette baisse s’explique par l’amélioration des perspectives mondiales et la mise en œuvre de mesures gouvernementales pour contrôler les prix.
Le déficit budgétaire devrait s’améliorer légèrement pour atteindre environ 6% du PIB en 2025. Cette amélioration est attendue grâce à une meilleure gestion des finances publiques et à une augmentation des recettes fiscales.
Le déficit du compte courant, en revanche, devrait se creuser progressivement pour atteindre 4% du PIB en 2025. Cette augmentation est liée à la hausse des importations de biens d’équipement nécessaires à la relance de la croissance économique.
Risques et recommandations
Le rapport de la BAD souligne que les perspectives économiques à moyen terme pourraient se détériorer en raison de plusieurs risques, notamment :

  • Des difficultés liées aux contraintes d’endettement qui limitent l’accès au financement extérieur
  • Des tensions sociales provoquées par le coût de la vie élevé
  • La persistance des taux d’intérêt élevés dans les économies développées

Face à ces risques, la BAD recommande à la Tunisie d’accélérer les réformes structurelles, notamment celles visant à :

  • Améliorer la gouvernance des entreprises publiques
  • Assainir le climat des affaires
  • Maîtriser les dépenses courantes

Ces réformes pourraient stimuler la croissance économique, créer des emplois et inverser la trajectoire de la dette de la Tunisie.

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