L’année 2024 a été marquée par une déclin des financements extérieurs de la Tunisie, selon les données provisoires du ministère des Finances. Alors que le pays prévoyait de mobiliser 16 445 milliards de dinars (environ 5 milliards d’euros) en prêts étrangers, seuls 3 470 milliards de dinars (environ 1,1 milliard d’euros) ont été obtenus, soit seulement 21,1 % des objectifs fixés. Cette baisse représente un recul de 40 % par rapport à 2023, mettant en lumière les difficultés du pays à attirer des capitaux internationaux.
Face à ce manque à gagner, la Tunisie a dû se tourner vers les financements intérieurs, qui ont plus que doublé par rapport aux prévisions. Les prêts intérieurs ont atteint 23,203 milliards de dinars (environ 7,03 milliards d’euros), soit une augmentation de 75 % par rapport à 2023. Cette hausse significative souligne la pression accrue sur les ressources locales et la nécessité de trouver des alternatives pour financer les projets publics et soutenir l’économie.
Les financements extérieurs obtenus en 2024 se répartissent en trois catégories principales. Premièrement, 2,129 milliards de dinars (environ 645 millions d’euros) ont été alloués sous forme de prêts pour des projets étatiques. Deuxièmement, 953,1 millions de dinars (environ 288 millions d’euros) ont été octroyés sous forme de prêts rétrocédés aux entreprises publiques. Troisièmement, 387,5 millions de dinars (environ 118 millions d’euros) ont été mobilisés dans le cadre de l’appui budgétaire, provenant de plusieurs partenaires internationaux. Parmi ces partenaires, la Banque mondiale a contribué à hauteur de 146,5 millions de dinars (environ 44,39 millions d’euros), tandis que l’Agence française de développement (AFD) a apporté 14,1 millions de dinars (environ 4,3 millions d’euros). Le Fonds monétaire arabe a quant à lui fourni 59 millions d’euros (environ 17,87 millions d’euros), et l’Italie a contribué pour 168 millions de dinars (environ 50 millions d’euros).
Cette contraction des financements extérieurs intervient dans un contexte économique mondial marqué par l’incertitude et la prudence des investisseurs. La Tunisie, déjà confrontée à des défis structurels tels qu’un déficit budgétaire élevé et une dette publique croissante, doit désormais composer avec une réduction des flux de capitaux étrangers. La hausse de la dette intérieure, bien qu’elle permette de combler partiellement ce manque, pose également des questions sur la soutenabilité financière à long terme. Les autorités tunisiennes devront redoubler d’efforts pour rétablir la confiance des partenaires internationaux et relancer les investissements étrangers.
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